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Placoplatre veut continuer à exploiter la carrière, mais en souterrain, jusqu’en 2046

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Le cratère de l'actuelle carrière à ciel ouvert. Il doit être remblayé en 2036.
Le cratère de l'actuelle carrière à ciel ouvert. Il doit être remblayé en 2036.

Les ressources en gypse de la carrière à ciel ouvert sont quasi épuisées, mais l’exploitation n’est certainement pas finie. Placoplatre, filiale de Saint-Gobain, veut en effet poursuivre, sans rupture d’approvisionnement, son activité, et a demandé à l’État l’autorisation d’exploiter, pour trente ans encore, en souterrain cette fois. Le dossier de plusieurs tomes, fait l’objet d’une demande adressée à l’Etat et fait actuellement l’objet d’une enquête publique, jusqu’au 2 juin, dans plusieurs mairies, dont celle de Cormeilles.

Entre 40 et 80 mètres de profondeur, sur 160 hectares

Une extension est prévue entre 40 et 80 mètres de profondeur dans les buttes boisées du Parisis, à côté de la carrière à ciel ouvert, sur les communes de Cormeilles, Franconville, Montigny et Argenteuil, sur 160 hectares.

Ces terrains font partie du périmètre régional d’intervention foncière de l’Agence des espaces verts de la Région.

L’extraction se ferait par explosifs (tirs de mines), ou abattage mécanique, selon la proximité des habitations et des équipements de surface (fort de Cormeilles, stade Gaston-Frémont, école, habitations, centre de loisirs ou centre équestre, parc Schlumberger). L’exploitation se fera par la technique dite des chambres et des piliers, pour garantir en surface la sécurité des “vides”.

Le site boisé des Buttes du Parisis,est très fréquenté par le public, comme en forêt de Montmorency, où Placoplatre exploite également en souterrain. Le public pourra naturellement continuer à le fréquenter.

Mais certains s’inquiètent des risques (lire ci-dessous), notamment les Amis du fort de Cormeilles. Le Conseil municipal de Franconville vient également d’émettre un avis défavorable au projet. Les élus sont en effet très inquiets par rapport au nombre de camions qui vont traverser des zones urbaines, en particulier à Franconville, et qui créeront des nuisances sonores.

«L’exploitation se fera sans aucune interaction avec la surface», assure de son côté Gilles Bouchet, responsable du développement carrières chez Placoplatre.

La roche sera concassée et transportée par camion vers l’usine sur le site de la carrière, et les vides souterrains seront remblayés par des déchets inertes venant du Btp.

Le projet prévoit le remblaiement de la carrière souterraine jusqu’en 2046 et un nouvel accès pour les camions, au nord du site. La question de l’aménagement d’une bretelle reliant la nouvelle sortie au nord, à l’A15, reste d’actualité.

Placoplatre veut continuer à extraire chaque année la même quantité qu’aujourd’hui, à savoir  350000 tonnes par an. Cela représente 10% de la production  nationale et 60% des exportations de gypse français dans le monde.

Sur les 113 hectares de l’emprise actuelle à ciel ouvert, 65 hectares ont été remis en état.  40 hectares d’espaces verts seront ouverts au public en 2017.

L’exploitant doit remettre la Butte de Cormeilles «au plus proche de l’état initial».  La date prévue au départ à 2029 a été repoussée à 2036.

Quid du remblaiement ?

L’arrêté préfectoral de 1999 prévoyait le remblaiement de la carrière à ciel ouvert et sa remise en état en 2029. Mais dans le cadre de son nouveau projet, Placoplatre propose de limiter les volumes et donc le nombre de camions et d’étaler dans le temps le remblaiement, qui s’achèverait en 2036 pour la carrière aérienne. Le remblaiement de la carrière souterraine s’achèverait en 2046. Reste la création d’un accès nord à définir pour une sortie par la Rd122 et l’A15.

L’arrêté de 1999 prévoyait une accélération des volumes de remblai jusqu’en 2029. De 124 camions par jour, entrant et sortant, à 325 camions à l’horizon 2020, soit 650 passages aller-retour.

L’accès se fait actuellement uniquement par le sud (Cormeilles, Argenteuil). La prorogation de l’arrêté de 1999 “va permettre d’étaler dans le temps le flux des camions”, lit-on dans le dossier. Soit 250 camions par jour. Dont 40% passeront par le nord (Franconville).Cela représentera 100 camions par jour (100 à l’aller, 100 au retour) : la perspective effraie les élus franconvillois, qui craignent pour la circulation sur la RD122.

Une pétition contre l’extension

Une page Facebook sur le “Scandale Placoplatre dans le Parisis”, une pétition sur Change.org («Il faut sauver le fort de Cormeilles») de l’association des Amis du fort de Cormeilles. Le projet d’extension de la carrière inquiète.

Selon les mécontents, l’extraction souterraine va provoquer des «affaissements de terrain» et même «l’effondrement de certaines parties de notre fort». Ils évoquent aussi les nuisances sonores liées aux explosions de mines, le trafic augmenté de camions, l’impact sur les habitations environnantes, sur le sous-sol et sur la nappe phréatique…

Mais Placoplatre se veut rassurant. «Il n’y aura aucune exploitation sous les infrastructures et secteurs d’habitation de Cormeilles. Une distance de recul réglementaire est appliquée par rapport à toute habitation», explique Gilles Bouchet, responsable du développement carrières chez Placoplatre

Deux hectares défrichés

Le  dossier précise qu’une étude «a conclu en l’absence de conséquences de l’exploitation sur les structures du fort. Néanmoins, un protocole de surveillance est prévu». La carrière souterraine n’aurait, non plus, «pas d’impact» sur la qualité des eaux superficielles, ni sur la nappe. En revanche, la création de la “descenderie” de la carrière nécessitera un défrichement de 2,01 hectares sur les buttes du Parisis.


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