Un pôle de loisirs près des quais de Seine, avec notamment un cinéma multiplexe, des restaurants… à l’emplacement actuel du complexe Jean-Vilar.
C’est le projet, qui n’en est qu’au stade «de l’étude», sur lequel travaillent depuis plusieurs mois le maire (Lr), Georges Mothron, et ses services. L’élu espère voir son projet aboutir en 2019.
Le 30 mars, le conseil municipal a d’ailleurs voté une délibération en ce sens, visant au «déclassement de l’île d’Argenteuil pour l’étude d’un projet d’initiative privée portant sur la création d’un pôle à dominante de loisirs».
Un projet de multiplexe initié par Roger Ouvrard il y a une quinzaine d’années
Un multiplexe en bord de Seine? Le projet n’est pas nouveau. «Voilà maintenant quelques années, pour ne pas dire décennies, que la Ville étudie cette possibilité, reconnaît Georges Mothron. Hélas, malgré l’évidence de la nécessité pour la première ville du Département de disposer d’un tel équipement, rien n’a jamais vu le jour».
Et Georges Mothron de regretter que les Argenteuillais soient obligés de sortir de la ville pour bénéficier «d’infrastructures inexistantes dans leur commune». Et celui qui avait un projet de multiplexe n’était autre que son prédécesseur, Roger Ouvrard.
En 1999-2000, un an et demi avant l’élection de Georges Mothron, le maire communiste avait réussi à convaincre Pathé de venir à Argenteuil, sur la friche du stade Henri-Barbusse. Mais le projet n’a jamais vu le jour…
Le site Henri-Barbusse a ensuite eu les faveurs d’un projet immobilier, avant de devenir au final un parc, sous le mandat de Philippe Doucet.
Ce projet condamne-t-il la salle Jean-Vilar à disparaître ? Oui, car selon le maire, «celle-ci a rendu depuis plus de quarante ans de grands services, mais elle se trouve maintenant dépassée». L’élu assure néanmoins aux présidents d’associations, dans un courrier, que la ville «pérennisera pour les associations comme pour tous les utilisateurs argenteuillais, les services du complexe Jean-Vilar».
Mais la perspective inquiète déjà. Une élue et un ex-élu viennent ainsi de créer un comité de défense de la salle Jean-Vilar (lire-ci-dessous).
Les multiplexes et le Val-d’Oise…
Les multiplexes ne se sont pas beaucoup développés dans le Val-d’Oise. Cergy a décroché Ugc en 2001 avec dix salles (maintenant quatorze). Mais d’autres projets, à Franconville et Cormeilles, ont capoté. Un multiplexe CGR est prévu à Sarcelles pour l’été 2017 (dix salles). Juste à côté de Roissy, aux portes du Val-d’Oise, au centre commercial Aeroville de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), EuropaCorp a ouvert un multiplexe de 12 salles en 2013.
Non loin de là, le centre O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois, possède aussi un multiplexe UGC. Dans le Val-d’Oise, Montigny décrochera son multiplexe (huit salles) en 2017. Deux multiplexes sont enfin situés non loin d’Argenteuil : à Épinay-sur-Seine (93) et à Villeneuve-la-Garenne (93).
Un comité de défense de la salle Jean-Vilar
À peine la délibération votée le 30 mars en conseil municipal, visant au déclassement de l’île d’Argenteuil pour un projet privé, qu’un “comité de défense de la salle Jean-Vilar” se mettait en place. Derrière cette initiative, une élue d’opposition, Marie-José Cayzac (Mouvement des Progressistes) et l’ancien adjoint de Roger Ouvrard (maire PCF de 1995 à 2001) Jean-Christophe Solard (PCF), qui s’interrogent sur «l’avenir de ce pôle névralgique», faisant à leurs yeux partie du «patrimoine argenteuillais comme lieu de rassemblement et de fêtes».
«Nous nourrissons les plus vives inquiétudes quant à l’arrivée d’un nouveau complexe cinématographique dans la région, déjà bien équipée». Ils s’inquiètent de cette «concurrence» à venir vis-à-vis du centre commercial Côté Seine et des commerces du centre-ville. Enfin, c’est l’utilisation des salles Jean-Vilar et Pierre-Dux par les associations qui à leurs yeux pose souci. «Aucun promoteur privé ne saurait, sur cet espace, produire un complexe et deux salles louées aux associations au tarif actuel.» Inquiets aussi pour le marché, ils s’opposent au final à ce projet et à la «destruction de la salle Jean-Vilar».