
Le Cyprès : un arbre résistant apprécié des ébénistes… (©La Gazette du centre Morbihan)
Est-ce du à sa longévité et à son vert persistant symbole d’immortalité et de résurrection ?
Le symbolisme de cet arbre dépasse celui de la mort pour atteindre celui du sacré. Son bois a fourni les portes de Saint Pierre de Rome. Le cyprès est aussi un arbre dédié aux grâces dans l’antiquité ; la pureté de sa forme régulière en a fait un élément décoratif majeur des jardins persans, romains et égyptiens. Il a magnifié les jardins de la renaissance, et a inspiré de nombreux peintres et artistes, comme Van Gogh.
Son bois est très dense et presque imputrescible et est très apprécié des ébénistes. Les phéniciens, les romains et les grecs l’utilisaient pour la construction de navires, de portes de temples et de cercueils. A cette époque, il était déjà considéré comme plante de deuil, ce qui explique qu’il soit fréquement planté dans les cimetières. Le monastère Santo Toribio de Liébana possède une relique de la Sainte Croix du Christ dont une expertise scientifique en 1958 a confirmé sa composition en cyprès sempervirens.
Nom scientifique : Cupressus sempervirens
Famille : Cupressacée
Nom vernaculaire : Cyprès commun, cyprès toujours vert, cyprés méditerranéen, cyprès d’italie, cyprès sempervirent.
Description botanique : Il s’agit d’un arbre qui peut atteindre de 20 à 30 mètres de haut et 1 à 2 mètres de circonférence.
L’arbre est très ramifié, sauf dans sa partie inférieure. L’écorce est relativement fine et crevassée de couleur brune. On retrouve deux ports totalement différents ; une forme très élancée, pouvant ressembler à une colonne et « dite cyprès femelle » et une forme à branches très étalées de forme horizontale et « dite cyprès mâle ». Les rameaux sont assez courts ; les plus jeunes pieds portent des aiguilles et les plus agés des écailles vertes. Les écailles sont persistantes. L’espèce est monoïque ; les organes reproducteurs sont portés par des cônes. La pollonisation est anémogame (le pollen est transporté par le vent : ce pollen est très allergisant). La floraison a lieu en mars avril.
Habitat : Le cyprès est originaire d’Asie mineure, et a été acclimaté dans tout l’hémisphère nord, et plus particulièrement autour du bassin méditerranéen. Le cyprès résiste à des températures basses (-20°), et tolère une relative sécheresse. On le retrouve également dans l’hémisphère sud ou il est commun.
Parties utilisées : Rameaux feuilles, distillées à la vapeur pour obtenir l’huile essentielle. En phytothérapie, on utilise les cônes cueillis avant maturité.
Constituants : Tanins, huiles essentielles, furfurol, cymol, cédrol, flavanoïdes, leucoanthocyanes…
Propriétés : Tonique veineux, vasoconstricteur, rééquilibrage nerveux, fébrifuge, antitussif, antispamodique.
Indications : Pathologie veineuse, telles que jambes lourdes, varices et hémorroïdes. Incontinence, particulièrement l’énurie (en externe), syndrome prostatique, acné et peau grasse. Grippe, rhume affections respiratoires (inhalation, ou en interne une goutte sur un sucre), nervosité, manque de concentration. En bain de siège réduit les hémorroides et diminue la douleur.
Utilisations : Une décoction se prépare avec 20 grammes de cônes par litre d’eau froide, portée à ébullition. Infuser 10 minutes puis filtrer. Trois tasses par jour.
En usage externe, et particulièrement pour les bains de siège, on dosera à 50 grammes par litre d’eau. Trois fois par jour.
L’huile essentielle s’utilise en compresse sur les jambes lourdes, en massage contre la toux et en inhalation pour soigner une bronchite.
Précautions d’emploi : Déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement, ainsi qu’aux personnes souffrant de maladie auto imune. Peut parfois provoquer des troubles digestifs bénins et une constipation passagère. Pas d’interaction médicamenteuse connue.
Le cyprès résiste à des températures basses (-20°), et tolère une relative sécheresse.