« Lorsque la Ville a racheté la Rpa », explique Alain Devige, élu au comité de vie sociale. « Un budget était prévu pour les travaux. Les fenêtres ont été remplacées. On attend maintenant que ce soit fait pour les Wc et que les baignoires soient remplacées par des douches.» La résidence accueille en priorité des Herblaysiens autonomes de plus de 60 ans. Construite en 1977, elle possède quatre-vingts logements.
Ils craignent d’être « déracinés »
Depuis qu’il ont appris qu’une résidence (privée) pour personnes âgées était prévue dans quelques années aux Chênes, Alain Devige a peur « que les travaux ne soient pas faits et que nous soyons obligés d’aller dans le privé, où les loyers seront plus élevés. Ici, une personne seule paye 523 euros par mois, un couple 545 euros. En plus, cela nous éloignerait du centre-ville, du marché. Ce serait un déracinement pour les gens très âgés. L’inquiétude monte. Une douzaine d’appartements n’a pas été relouée. ».
Le maire d’Herblay, Philippe Rouleau (Lr), affirme avoir joué cartes sur table. « Je leur ai expliqué qu’il y en a pour plus de 2 millions d’euros de travaux. Nous avons plusieurs options : faire les travaux ou reconstruire la Rpa juste à côté. Et il y a la solution avec le privé, avec la future résidence des Chênes et celle des Bayonnes. Dans tous les cas de figure, ce sera plus facile s’il y a moins de locataires, c’est pour cela que nous n’avons pas reloué. Certains locataires seront peut-être contents d’aller dans une résidence neuve et prêts à payer plus cher. Mais s’il devait y avoir un déménagement, j’insiste sur le fait qu’il y aura un accompagnement social par la Ville. Mais rien ne sera fait avant trois ou quatre ans.»
Pour Alain Devige, aucune solution autre que les travaux n’est acceptable. Selon lui, les travaux pourraient être réalisés pour bien moins que ça.
« Avec 5 000 € par logement, ça devrait être bon, soit 400 ou 500 000 € pour la résidence. On ne veut pas d’un château, juste finir notre vie de façon correcte. »
2 millions d’€ de travaux
Mais cette estimation est bien en-deça de la réalité, selon le maire. « On avait prévu un plan pluriannuel, avec des travaux dans chaque logement. Mais on s’est aperçus que les travaux, en fait, étaient colossaux. Nous avons des devis d’entreprises. Il faut refaire toute la plomberie, etc. Ce n’est pas juste changer les Wc. »
Et chacun de se renvoyer la responsabilité de la discorde. « On est baladés par les élus! On nous a dit que le maire n’avait pas le temps de nous recevoir, à cause de son agenda », lance Alain Devige, alors que Philippe Rouleau affirme que c’est le Cvs qui, au contraire, « a décliné l’invitation à une réunion. Ils ne sont pas baladés ».
Certains regrettent aussi qu’il n’y ait plus de gardien dans la résidence ( « on a la téléassistance, mais ça ne remplace pas la présence humaine »), que les cours de gymnastique douce se fassent désormais à l’Espace municipal associatif (Ema), aux Cailloux gris et que l’animatrice soit partie. « L’ambiance n’est plus la même » regrette Nicole Eléonore, 73 ans.
« Ils ont pourtant un niveau de services exceptionnel », réagit Philippe Rouleau. « Beaucoup doivent les envier. C’est inégalé pour ce niveau de loyer et une résidence de ce type. Il y a du personnel sur place. Le gardien n’était pas nécessaire. Les résidents ont la possibilité de multiples activités à l’Ema, de faire des stages. Mon adjointe, Vanessa Brision (délégué aux seniors et services à la personne), est hyper investie pour cette résidence. Tout cela est un peu injuste. Je vais aller les voir ».