Simple précaution ou réel danger ? La fermeture administrative partielle du foyer de travailleurs migrants du quartier Saint-Martin au 70-72, avenue du Général-Schmitz, à proximité de l’université et du hall omnisports, fait suite à une surveillance poussée des forces de l’ordre depuis de longs mois.
Ainsi, le préfet du Val-d’Oise, Jean-Yves Latournerie, a tranché. Une salle, en sous-sol du bâtiment, qui servait d’espace de prière aux résidents musulmans du foyer, est fermée pour une durée indéterminée. Elle était déjà sous le coup d’un arrêté de fermeture administrative au titre de l’état d’urgence depuis le 25 novembre 2015.
Courant fondamentaliste
En cause : un faisceau de présomptions et la collecte de multiples informations concordantes. Lors d’une visite de contrôle le 16 novembre 2015, la commission de sécurité avait tout d’abord mis en exergue « un afflux de fidèles extérieurs au foyer et une non conformité du site pour recevoir des personnes supplémentaires ».
D’autre part, cette salle de prière « n’est animée par aucun imam officiel et régulier, des prêches radicaux incompatibles avec les valeurs de la République y sont régulièrement entendus », estime la préfecture du Val-d’Oise.
Avant de poursuivre : « La création de la mosquée de Pontoise en 2004 a conduit à ce que cette salle de prière du foyer soit désormais davantage fréquentée par des fidèles issus d’un courant fondamentaliste. Des personnes dont le comportement constitue une menace pour l’ordre public. »
Concrètement, selon les services de l’État, cette fermeture administrative répond à la gravité de la menace terroriste sur le territoire national observée depuis deux ans. « Nous étions au courant de la surveillance exercée sur ce site. Je ne peux que me réjouir de cette surveillance, de la décision du préfet, qui plus est si la menace est avérée », réagissait, mardi 17 janvier, Philippe Houillon, député-maire (Lr) de Pontoise.
Le vieux bâtiment du 70-72, avenue du Général-Schmitz, datant de 1972, n’avait déjà pas très bonne presse. En service depuis 45 ans, le foyer de travailleurs migrants Adef était plus que vieillissant et en proie à une longue agonie. Son sort sera définitivement scellé au quatrième trimestre 2017 avec la livraison de 268 nouveaux logements. Un programme immobilier porté par le bailleur I3F.