Considéré comme le Monsieur Finances de Magny-en-Vexin, Jean-François Picault avait été écarté du conseil municipal, en juin dernier aux doutes entourant des marchés publics. Tous ses pouvoirs lui avaient été retirés en mai. L’ancien bras droit du maire (Dvg) Jean-Pierre Muller, durant quinze ans, est soupçonné d’avoir favorisé certaines entreprises lors d’attributions de marchés publics. Ce sont les alertes de la trésorerie municipale qui avaient amené le maire à se pencher sur le sujet. Interrogé dans nos colonnes en juillet dernier, Jean-Pierre Muller avait jugé que « pour la bonne administration de la collectivité territoriale de Magny-en-Vexin », il se devait de se séparer de Jean-François Picault. L’affaire se poursuit désormais en justice après que Jean-Pierre Muller a saisi le procureur.
J.F. Picault, serein
Une situation qui n’inquiète pas Jean-François Picault. « J’ai fait mon travail honnêtement. Jean-Pierre Muller était au courant de tout. Les appels d’offres sont votés lors du conseil municipal et tout le dossier est détaillé. » L’ancien premier adjoint au maire explique la procédure : « lors d’un appel d’offres, c’est le bureau d’étude qui analyse les cas et fixe les points que doivent respecter les entreprises candidates. J’ai donc suivi les recommandations. » Ce que ne comprend pas l’ex-bras droit de Jean-Pierre Muller est « pourquoi il (le maire) ne cite pas publiquement le nom des entreprises concernées ? S’il était sûr de lui, il le ferait », et « pourquoi parler autant de cette affaire ? La politique et le judiciaire sont mélangés ». Jean-François Picault regrette que lorsqu’il était encore en poste, le maire ne soit pas venu directement s’adresser à lui pour évoquer ses doutes. Il dénonce également « une communication officielle et officieuse. Des petites phrases lancées à mon égard répétées dans les rues de Magny-en-Vexin, qui me font souffrir moi et ma famille ». Contacté Jean-Pierre Muller n’a pas souhaité s’exprimer.
Élodie TAILLADE