Devenir restauratrices de vitraux, après avoir été toute leur vie chef d’entreprise et employée à la mairie de Mantes-la-Jolie, la reconversion n’est sans doute pas banale ! C’est pourtant ce qu’ont fait Martine Dupetit, ex-dirigeante d’une entreprise familiale de métallerie, et Thérèse Aupaix, qui a passé trente ans au service de la municipalité de Mantes.
En 2008, Martine, qui habite Saint-Cyr-en-Arthies depuis les années 1980, décide de créer l’Association pour l’église, afin de réhabiliter l’édifice qui était tombé en désuétude depuis la Reconstruction. À cette période, Jean-Pierre Vosnier, compagnon et aussi collègue de Thérèse, a l’idée de récupérer de vieux vitraux de la Collégiale de Mantes, destinés au rebut. Le début de l’aventure.
Combinaison des forces
Martine et Thérèse suivent alors un stage de cinq jours à Poissy pour apprendre les rudiments du travail des vitraux. Fortes de cet apprentissage, elles s’attaquent en premier à la rénovation de deux panneaux issus de la Collégiale. Martine et Thérèse recollent les parties fendues, et refont les parties manquantes. « On ne se considère pas comme des restauratrices, précise Martine Dupetit. Ce que l’on fait, c’est de la rénovation. On n’a pas la prétention d’être des maîtres verriers ni des artistes ! » Cependant, Martine et Thérèse le reconnaissent, elles se sont prises de passion pour ce travail de rénovation amateur.
Par la suite, les deux amies comprennent qu’en associant leur savoir-faire, elles peuvent redonner à l’église des vitraux dont elle était pratiquement dépourvue depuis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. « Il m’arrivait de dessiner et de peindre sur mon temps libre », explique Thérèse Aupaix. « Avec mon entreprise de métallerie, j’ai eu l’idée de construire des cadres pour les vitraux », renchérit Martine.
C’est comme ça que sont nés les vitraux qui ornent l’aile sud de l’édifice. Lorsque les matériaux ne sont pas récupérés de la Collégiale, il s’agit de créations nouvelles. « Il a fallu compter entre quatre et cinq mois, à raison de deux jours par semaine, pour aboutir à ce résultat », explique la fondatrice et présidente de l’association. Un nouveau vitrail devrait faire son apparition pour les prochaines Journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre. Il s’agit d’une reproduction de saint Jean-Baptiste, qui figurera entre Sainte-Thérèse et la Vierge Marie.

Une rénovation à succès
Outre les vitraux, l’association a aussi entrepris la réfection d’une partie du toit qui prenait l’eau, grâce à des subventions communales et du Parc naturel régional (Pnr) du Vexin. La chaire a été rénovée par un bénévole de l’association. Les chaises, qui ont eu une vie dans un restaurant, ont été récupérées chez un troquier de Mantes. Le chemin de croix en plâtre qui orne les murs provient d’une chapelle désaffectée du Nord de la France.
Grâce à tout ce travail de rénovation, l’église Sainte-Julitte reprend vie. « Rien qu’au mois de juin, on a eu trois ou quatre groupes qui sont venus visiter, s’enthousiasme Martine. On a organisé aussi des concerts d’orgue et fait des spectacles avec une crèche vivante pour les fêtes. Et l’église était pleine ! »
Une preuve de succès pour l’association et ses 25 bénévoles, qui ont réussi à faire renaître l’église au milieu du village.
Alexandre FOATELLI