![Quentin Lamotte, candidat du Rassemblement National pour les Municipales 2020 à Toulouse, égraine ses premières propositions]()
Quentin Lamotte, candidat du Rassemblement national pour les Municipales 2020 à Toulouse, égraine ses premières propositions (©Archives / D.S.-S. / Actu Toulouse)
Sa liste s’appellera « Rassemblement toulousain ». Quentin Lamotte, le jeune candidat du Rassemblement national (RN) à Toulouse, a planté les jalons de sa campagne, mardi 15 octobre 2019. Il constituera « une liste d’ouverture soutenue par le Rassemblement national, mais aussi La droite populaire de Thierry Mariani ».
Alors qu’il s’apprête à adresser aux Toulousains un questionnaire pour « qu’ils fassent remonter leurs doléances » (lire l’encadré ci-dessous), le candidat de 31 ans égraine aussi ses premières « priorités » pour Toulouse. Des priorités qui tournent autour de trois axes : sécurité, urbanisme et transport.
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« Déclarer la guerre au crime »
En première ligne figure donc la sécurité. Estimant que « le bilan du maire sortant est catastrophique » et que « la criminalité explose à Toulouse au point qu’on surnomme la ville rose « La petite Marseille » », Quentin Lamotte promet de « mettre en place une réelle politique de tolérance zéro ». Sans s’avancer encore sur le terrain des idées, il assène :
Dans les municipalités gérées par le RN, la délinquance et les incivilités ont diminué de 50% depuis 2014. La problématique à Toulouse n’est pas tant le manque de moyens que l’absence de volonté du maire sortant de déclarer la guerre au crime dans notre ville.
Vers la « démétropolisation » de Toulouse ?
Face à la pression démographique qui pèse sur la ville de Toulouse, qui accueille 7 000 nouveaux habitants par an, Quentin Lamotte appelle à « mettre fin au modèle de la « ville monde » », incarné par « la mondialisation ». Il appuie :
À l’heure du retour des nations, le modèle de la métropole mondialisée deviendra obsolète dans les prochaines années. Il faut mettre en place une réelle politique de « démétropolisation » pour en finir avec cette nouvelle forme d’exode rural, qui oblige certains de nos compatriotes à venir à Toulouse pour trouver un emploi ou un bon niveau de services publics.
Sans formuler pour l’heure de proposition concrète afin d’y remédier, Quentin Lamotte considère en effet que l’attractivité de Toulouse « créée un déséquilibre » avec les zones rurales autour, et qu’il est important « d’offrir à chacun la possibilité de vivre correctement là où il est, sans qu’il ait le besoin de venir ici ».
Dans la même veine, il appelle à « conserver l’esprit de Toulouse, qui est celui d’une ville horizontale » et jauge que « les projets de densification et de « verticalité » portés par le maire sortant ne mènent qu’à la création de cités dortoirs sans âme ni vie et favorisent le développement de la criminalité ».
Transports : « Beaucoup de retard » sur Lyon
Mais pour l’heure, c’est surtout sur le volet des transports que Quentin Lamotte esquisse ses premières propositions. Promettant d’adopter « une position pragmatique » en la matière, le candidat RN estime « qu’il y a des bonnes idées à prendre partout, dans les collectifs ou dans les autres villes, et quelles que soient les couleurs politiques ». Ainsi reprend-il à son compte divers projets déjà sur la table.
Ne voulant pas « rejeter la voiture par idéologie », le conseiller régional d’Occitanie considère « qu’il est plus qu’urgent d’accélérer le développement des transports collectifs », parce que « notre ville a perdu trop de temps ». Et le candidat d’avancer :
Quand on fait la comparaison avec la ville de Lyon, de laquelle on tend à se rapprocher au niveau démographique, on a beaucoup de retard ! À Lyon, il y a quatre lignes de métro, deux funiculaires, plusieurs lignes de tramway (six et bientôt, sept, ndlr). Bref, toute une série de moyens de transports…
Poursuivre la 3e ligne de métro
Le candidat du « Rassemblement toulousain » s’engage donc à mettre le paquet sur le développement du métro. Concernant la troisième ligne, pour laquelle la commission d’enquête publique vient de donner un avis favorable, considérant que « chaque renoncement est une perte de temps supplémentaire préjudiciable au développement de Toulouse », il annonce :
Le tracé ne nous paraît pas idéal, mais nous ne nous positionnerons pas contre le projet. Il est trop avancé pour reculer.
Bien que le candidat RN eut préféré un tracé « qui passe par Purpan, les Amidonniers, et desserve le centre, plutôt que de faire la boucle Nord », il estime : « Il faut qu’on arrête de prendre du retard. Les municipalités successives ont perdu trop de temps à défaire ce que faisaient les majorités précédentes ». En clair : si le RN venait aux manettes de la 4e ville de France, la 3e ligne de métro verrait le jour.
Prolonger les terminus existants du métro
Surtout, Quentin Lamotte fait une proposition choc pour les deux autres lignes de métro : « Il faut prolonger les terminus actuels des lignes A et B pour desservir la métropole et soulager la rocade ». Il détaille :
L’idée, c’est qu’aujourd’hui, on a un métro qui se cantonne à la commune de Toulouse. Or, 80 % des utilisateurs de la rocade sont Toulousains ou habitants de la métropole, mais le métro s’arrête à Toulouse. Dans l’idée de soulager la circulation sur la rocade, il faut prolonger les terminus et plus que jamais raisonner au niveau de la métropole.
Une ligne A de L’Union à Tournefeuille ou Cugnaux
Dans les deux cas, Quentin Lamotte revendique de faire ressortir des cartons des vieux serpents de mer… En ce qui concerne la ligne A, il préconise de « prolonger le terminus de Basso-Cambo à Tournefeuille ou à Cugnaux, en desservant Saint-Simon, un quartier aujourd’hui délaissé, qui souffre de son isolement ». Pour ce qui est du terminus de Balma-Gramont, il avance : « Il faut le prolonger jusqu’à L’Union ».
Une ligne B d’Aucamville à Labège, via Malepère
Au sujet de la ligne B, dans un nord-toulousain en plein boom, le terminus de Borderouge mérite lui-aussi d’être repoussé, aux yeux du candidat RN : « Il faut le prolonger jusqu’à Aucamville, voire Castelginest ». Quant à celui de Ramonville, outre le prolongement à Labège déjà prévu dans le cadre du projet Toulouse Aerospace Express, il entend « y greffer une ‘fourche’ qui desservirait le quartier de Malepère, sur lequel on prévoit 1 200 logements, mais aucun transport en commun ».
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Un RER toulousain pour « désengorger la rocade »
Toujours sur le front des transports, le rail fait aussi figure d’enjeu d’envergure, pour le candidat du RN, qui reprend, comme d’autres listes, la fameuse idée du « RER toulousain » :
En concertation avec la Région, mettre en place un réseau de RER toulousain pour relier plusieurs villes de l’aire urbaine à Toulouse.
Quentin Lamotte ne s’en cache pas : il s’appuie-là sur le projet cher au collectif Rallumons L’Étoile : « C’est une très bonne idée que porte ce collectif, il faut résonner à l’échelle de l’aire urbaine de Toulouse, qui pourrait se calquer sur le modèle du RER parisien, pour que la périphérie puisse se connecter rapidement à la ville. L’idée, c’est de mieux utiliser les lignes ferroviaires existantes, pour désengorger les routes : à Muret par exemple, mais aussi au nord, à l’est, et à l’ouest de Toulouse ».
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Un contournement à l’ouest de Toulouse
Parce que « la voiture n’est pas l’ennemi à abattre », Quentin Lamotte veut également mettre les bouchées doubles sur les routes, en réalisant un contournement ouest de Toulouse :
Ce contournement ouest consisterait à connecter les voies rapides existantes entre elles. Il s’agit de convertir le boulevard Eiseinhower en voie rapide, d’améliorer les connections avec la Voie Lactée, de manière à créer un vrai contournement ouest à Toulouse. Là, aussi, c’est un projet à moindres frais, réalisable assez rapidement, et qui permettrait de décharger l’ouest toulousain.
Il étrille au passage l’idée de « seconde rocade à l’est de Toulouse », défendue par Jean-Luc Moudenc en 2014 et plus récemment encore : « Cela ne résoudrait pas le problème, cela ne déchargerait pas significativement la rocade, puisque l’immense majorité du trafic est local. C’est surtout une chimère, qui induirait des expropriations de masse sur des terrains où les prix ont énormément monté… ».
« Un réseau connecté » de pistes cyclables
Enfin, Quentin Lamotte travaille aussi à ses premières propositions pour faciliter le quotidien des deux-roues, « car ce sont des doléances portées par de nombreux Toulousains ». Parce que « les pistes cyclables sont souvent discontinues à Toulouse », et que « c’est très compliqué de circuler d’un point A à un point B en toute sécurité ». Mais aussi parce que les particuliers « ne savent pas où garer leurs vélos ». Le candidat s’engage à :
Mettre en place un réseau connecté de pistes cyclables, en y incluant une signalisation spécifique aux cyclistes ; et à créer des parcs à vélos sécurisés, en s’inspirant de villes comme Nantes, qui en ont beaucoup, par exemple ! À Toulouse, seuls 7 % des gens vont au travail à vélo, contre 20 % à Strasbourg. Il faut améliorer ça !
Au passage, il se démarque des Insoumis qui militent pour la gratuité des transports à Toulouse : « Je souhaite qu’on conserve une tarification, et je veux revenir sur la gratuité que Tisséo a mis en place pour les migrants sur son réseau » (allusion à la réduction allouée pour six mois sur justificatifs aux demandeurs d’asile, et non aux migrants, par Tisséo Collectivités, ndlr)
Il témoigne aussi de son désaccord avec l’association « 2 Pieds 2 Roues » et sa proposition choc de consacrer une voie au périphérique aux vélos : « C’est une position excessive. Il y a des gens qui utilisent la voiture parce qu’ils n’ont pas d’autre choix ».
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« Je vais travailler à chiffrer cela »
Évidemment, tous ces projets en matière de transport, notamment sur le prolongement du métro, ont un coût… Comment le candidat du Rassemblement national, jeune courtier en crédit immobilier, compte-t-il les financer ? Interrogé par Actu Toulouse, Quentin Lamotte assure : « Je vais travailler à chiffrer cela précisément, dans le cadre de propositions formelles ». Le candidat exclut d’ores et déjà d’augmenter les impôts : « Les Toulousains ont déjà pris 15 % de hausse en 2015, ça suffit ! Et je serai d’ailleurs favorable à ce qu’on instaure une pause fiscale dans le prochain mandat ».
S’il ne dit pas encore comment il va financer ses projets, d’après le candidat : « Ces quatre propositions (prolongement du métro, RER, contournement ouest, réseau cyclable, ndlr) sont des aménagements réalistes à moindres frais, qui permettraient de désengorger le périphérique, tout en optimisant au mieux l’existant ». Rien d’irréalisable, défend-il : « Je ne dis pas qu’il faut faire une 4e ligne de métro ! ».
Le RN dans la boîte aux lettres de Toulousains
Quentin Lamotte promet aussi de faire sienne « la démocratie participative ». Pour permettre aux Toulousains de « participer au débat », il leur adresse un questionnaire, disponible en ligne, et qui sera distribué dans la semaine en 200 000 exemplaires dans les boîtes aux lettres. « L’idée, c’est que les Toulousains fassent part de leurs doléances et de leurs propositions pour améliorer leur quotidien », indique le candidat. Un sondage qui reprend les priorités de sa campagne, avec des questions à choix multiples, triées sur le volet.