Ni fleurs ni couronnes. Cette année, l’argent envoyé par les généreux donateurs du monde entier à l’Institut Van Gogh ne servira pas à fleurir les tombes du célèbre peintre et de son frère. Dominique-Charles Janssens, le président de l’Institut, créé en 1987, a une meilleure idée quant à l’utilisation de cette manne.
Vendredi 29 juillet, jour du 126e anniversaire de la mort de Vincent van Gogh, à Auvers, Dominique-Charles Janssens a dévoilé le prochain projet pharaonique, porté conjointement par la ville et l’Institut. « Nous avons proposé aux donateurs d’utiliser leur argent pour rénover le cimetière et le parvis de l’église et ils ont trouvé l’idée intéressante, indique le président et fondateur de l’Institut. Le cimetière d’Auvers est l’un des plus visités d’Île-de-France et il a un besoin urgent d’être rénové et sécurisé. La mairie nous a demandé de l’aider car elle n’a pas le budget pour ces travaux. »
200 000 visiteurs
Avec près de 200 000 visiteurs annuels, la nécropole auversoise est victime de son succès et se dégrade rapidement. Problème :
la réfection du cimetière et du parvis de l’église est estimée à 600 000 €. Une somme colossale pour un chantier que la ville ne peut pas assumer seule.
Dîner de charité
Ainsi, une collecte de fonds va être lancée tous azimuts. D’abord via la plate-forme de financement participatif heoh.net accessible depuis début juillet sur le site Internet de l’Institut.
D’autres possibilités de dons sont actuellement en phase de test comme, par exemple, l’installation d’une borne sans contact dans les lieux touristiques auversois. Les futurs mécènes pourront faire des dons de 2 à 20 € en posant simplement leur carte bancaire sur la borne.
Enfin, une opération d’appel au mécénat sera lancée prochainement aux États-Unis par le biais d’un dîner de charité.
« J’espère récolter entre 200 et 300 000 $ », glisse Dominique-Charles Janssens.
Le projet de rénovation prévoit l’assainissement et le draînage du cimetière dont les allées ont été particulièrement touchées lors des dernières intempéries. L’entrée sera restaurée, les grilles et l’éclairage seront refaits. De plus, un abri pour la pluie et un bloc sanitaire seront créés pour le confort des visiteurs.
Dans son jus
Côté église, les abords de l’édifice et le parvis seront aménagés à l’image des descriptions réalisées par Vincent van Gogh. « Je souhaite que cela reste un petit cimetière communal, explique le président de l’Institut. Nous voulons préserver l’esprit du village pour ne pas que cela devienne Disneyland. Auvers doit rester l’arrière-pays de Paris. »
Et pour garder le site dans son jus, les rôles ont été soigneusement partagés. Dans un premier temps, l’Institut Van Gogh va procéder à la collecte des dons qu’il reversera ensuite à la ville, maître d’ouvrage du projet de rénovation. « Nous sommes encore en phase de test (pour la borne sans contact, Ndlr), mais nous serons vraiment opérationnels cet automne », assure Dominique-Charles Janssens.
http://www.institutvangogh.org