Il y a quelques semaines, l’association des élèves et parents d’élèves du conservatoire de musique d’Herblay (Apec) montait en créneau.
Dans une lettre ouverte, son président, Pierre Castagné, s’inquiétait pour l’avenir du conservatoire, avec « la suppression de cinq postes d’enseignants sur trente-deux », se traduisant par la disparition de la classe d’accordéon, du piano jazz, du professeur leader du Big Band « mais aussi de l’accompagnement et de l’enseignement du piano et de l’éveil corporel ». Les parents d’élèves expliquaient cependant « ne pas ignorer la situation financière de la commune ». Pour le maire, Philippe Rouleau (Lr), il s’agit de raisons financières qui l’ont conduit à cette décision. « La chambre régionale des comptes pointe la dérive du budget culturel de 20 %. Le conservatoire a un million d’euros de budget et 700 000 euros de déficit. ».
« Le conservatoire n’est pas menacé »
L’élu expliquait que les mêmes efforts étaient demandés et consentis dans d’autres services. Pour les parents, ces décisions vont dans le mauvais sens.
Dans une lettre adressée aux parents et aux élèves, la conseillère déléguée à la culture, Anne-France Pincemaille, répond à la critique sur l’arrêt de la dégressivité des tarifs en fonction du nombre d’inscrits par famille. Décidée en conseil municipal, cette mesure met fin à « une incohérence dénoncée dans le rapport de la Chambre régionale des comptes », car elle s’ajoutait à l’application du quotient familial, lequel « tient déjà compte du nombre de personnes constituant le foyer ».
L’élue souligne qu’une étude attentive de l’organisation du conservatoire « a mis en évidence des dysfonctionnements et des dispositifs très coûteux ».
Ainsi, le volume horaire des enseignants est « ajusté » et « des projets faisant intervenir plusieurs professeurs dans un petit groupe d’élèves, supprimés ».
Mais cette mesure n’affectera pas l’éveil musical et corporel des 4-5 ans. Par ailleurs, l’élue insiste sur le fait que les pratiques collectives, instrumentales et chorales, seront maintenues, ainsi que les interventions dans les écoles du professeur « qui porte nos projets scolaires depuis plusieurs années ». Par ailleurs, « après échange » avec l’intéressé, l’offre de cours d’accordéon est maintenue. « Le conservatoire n’est pas menacé, ni la culture », insiste l’élue, qui déplore « l’attitude de certaines personnes qui ont mené des actions de désinformation ».
Des propos qui font réagir Pierre Castagné, qui s’est senti visé et « attaqué ».
Si ce dernier se réjouit d’apprendre que l’accordéon est maintenu et que le conservatoire n’est pas « menacé », il explique avoir agi et donné des informations (aux parents, à la presse) « en toute bonne foi. Je ne vois aucun propos de ma part qui justifierait cette accusation. »