Réexploiter l’eau de source de Saint-Leu-la-Forêt ? C’est l’ambition affichée par le maire, Sébastien Meurant (Lr).
La source Méry, du nom de son découvreur, Auguste Méry, avait alimenté jusqu’en 1973 l’usine d’embouteillage, qu’il avait fondée, rue du Château. Une eau primée en 1898 à l’Exposition internationale de Lyon puis à l’Exposition universelle de Paris en 1900 !
L’entreprise fut reprise par la société des eaux d’Évian en 1959. Jusqu’à 100 personnes y travaillèrent. La production dépassa les 10 millions de bouteilles. Mais l’usine ferma en 1973. Une partie des bâtiments est occupée depuis par la maison pour tous Pierre-Boudinet. Autre vestige de ce passé : l’ancien restaurant Les portes du Prince.
À Montigny aussi, l’usine d’embouteillage a connu le même destin et l’eau de table ignymontaine disparut en 1994.
« Nous, c’est l’eau »
Serait-il possible d’envisager une réexploitation de la source de Saint-Leu ?
Montigny a eu la même ambition. Mais le projet n’a pu être mené à son terme.Lors d’une récente réunion publique à Saint-leu, un expert de la société Véolia, délégataire du service public de l’eau (pour le syndicat des eaux d’Île-de-France) a souligné que les caractéristiques physicochimiques de la source de Saint-Leu étaient intéressantes, « une eau peu minéralisée, peu chargée en calcaire et en nitrates, mais dont la faiblesse tient à sa qualité bactériologique, non stable », en raison de la présence de germes « de contamination fécale voire tellurique ».
À cet effet, la Ville a lancé un chantier d’assainissement. Sept puits, en haut de la rue du Château, ont été décolmatés, les terrains nettoyés et des travaux entrepris sur les conduits.
Selon le maire, depuis l’exploitation de la source Méry, « rien n’a vraiment changé dans le haut de Saint-Leu. Il n’y a pas eu de construction ni d’usine. Il n’y a donc pas de raison qu’il y ait une contamination liée à cela. Mais il faudra protéger les puits. Le processus sera long. Cela nécessitera des investissements.»
Pour toute exploitation de l’eau destinée à être bue, les normes sanitaires sont désormais hyper sévères. Selon l’élu, la contamination de la source est due aux animaux en forêt. « Les animaux viennent y boire et déféquer. Si on protège les puits, on peut envisager qu’elle retrouve sa potabilité. Certaines villes ont des vignes, nous, c’est l’eau. Une eau qui a donné son nom à une époque à notre commune, qui s’appelait Claire Fontaine à la Révolution. On démarre une aventure !»