Un mouvement citoyen
C’est en juin 2015 que Mireille Durand-Bertrand, Ermontoise depuis plus de 20 ans, a commencé à s’inquiéter et a écrit au sénateur-maire, Hugues Portelli (LR), pour savoir si les rumeurs qui couraient autour de la fermeture du théâtre de l’Aventure étaient fondées. « Le maire m’avait alors répondu qu’il s’agissait d’une simple vérification de l’accessibilité de la structure pour les personnes handicapées alors même que le bâtiment est de plein-pied. Les rumeurs s’amplifiant, je lui ai réécris au mois de janvier pour demander un rendez-vous qui m’a été refusé. On se sent méprisé et on ne l’a élu ni pour ça ni pour fermer le théâtre ».
Elle lance alors une pétition contre la fermeture, qui a réuni 450 signatures. En envoyant une délégation ce samedi matin, les manifestants pensaient pouvoir être reçus et entendus par le maire. « Je n’ai pas le temps de discuter avec des menteurs et c’est une affaire réglée. Il s’agit là d’un procès d’intention malvenu, réagit Hugues Portelli, joint après la manifestation. Le théâtre ne va pas être démoli mais réhabilité et aucune activité ne va être supprimée. La structure n’était plus aux normes de sécurité et nous n’avons pas le budget pour le maintenir en activité », explique le maire qui a rappelé qu’Ermont était l’une des seules villes possédant deux théâtres.
Une structure historique
Il y a vingt ans, une troupe de comédiens amateurs de Saint-Prix cherchait un local pour ses répétitions. Et c’est ainsi que le petit marché du Gros Noyer a accueilli ces comédiens qui, au fil du temps, se sont intégrés à la vie culturelle ermontoise. « On peut comprendre que la mairie soit contrainte de réduire les activités culturelles mais vendre un théâtre constitue un pas décisif sur lequel nous ne pourrons pas revenir en arrière. Il est vrai qu’il y avait quelques soucis. Les constructions immobilières ne s’arrêtent plus au détriment de la vie culturelle », estime Jean-Christophe Tailliez, ancien directeur des théâtres d’Ermont. Le théâtre de l’Aventure devrait ainsi baisser le rideau le 30 juin prochain.
Axelle BICHON