La désertification médicale, un phénomène qu’on a longtemps cru cantonné à la province mais qui n’épargne plus les zones plus denses, comme la région parisienne et le Val-d’Oise. Récemment, les élus de Pierrelaye poussaient un cri d’alarme auprès de l’Agence régionale de santé. Le départ d’un médecin, qui inquiétait, a été compensé depuis.
L’agglomération Val Parisis, dont fait partie Taverny, veut élaborer un plan pour favoriser l’implantation de maisons médicales. Plusieurs projets ont été menés, ou sont en cours à Ermont, Cormeilles ou Taverny. Justement, à Taverny, les élus devaient approuver le projet de pôle de santé et autoriser le maire à lancer le concours de maîtrise d’œuvre.
16 médecins
Ce pôle médical verrait le jour à Verdun-La Plaine sur un terrain de 1200 m2 entre la rue d’Herblay et la rue Jeanne-Planche.
On parle d’une construction «de bonne facture», des locaux «visibles depuis l’espace public», accessibles aux personnes à mobilité réduite (c’est souvent un frein pour les médecins car cela représente un coût non négligeable).
Sur deux niveaux, le bâtiment – doté de 24 places de stationnement pour les patients- dont le montant est estimé à 3,8 millions d’euros TTC, accueillera onze spécialistes (dermato, gynéco, ORL, phlébologue, gastro-entérologue, rhumatologue), cinq généralistes et deux infirmières, locataires des lieux.
Le Fdg s’interroge
Le projet a posé question à Bruno Devoize, élu du Front de gauche. «Si les frais de fonctionnement s’élèvent à 37 000 euros par an pour 16 médecins, cela fait une participation de 196 euros par mois ce qui est assez modique.»
Puis il s’est interrogé sur le fonctionnement. «Quand on investit une telle somme on est en droit de savoir comment fonctionnera ce centre de santé. Celui de Franconville avec des médecins salariés fonctionne très bien.»
Un élu de la majorité a expliqué que les loyers des médecins «correspondant à la valeur locative» permettront «un retour sur investissement». Catherine Chapelle, adjointe, a souligné que sans ce projet «les spécialistes iraient ailleurs. Les patients de Taverny ne seront plus obligés d’aller à l’hôpital d’Eaubonne, à la clinique Claude-Bernard, ou encore à Paris».
«Même s’il manque des détails au projet il nous semble intéressant», a dit Albine Caillié, élue d’opposition (EELV). «Ce ne sera pas un centre de santé avec des médecins salariés libéraux», a insisté le maire (LR) Florence Portelli. Seul le Front de gauche a voté contre. Prochaine étape, le concours d’architecte