
Étonnante décision
Cette décision, prise «à l’unanimité, moins une abstention», va pourtant à l’encontre de la demande des parents et de celle de l’inspectrice représentant la direction académique des services de l’éducation nationale (IA-DASEN). Plutôt étonnant… Pour tenter de comprendre, il faut revenir au 9 février dernier, lorsque Karine Rosier et son époux, Benjamin, policier de profession, ont déposé plainte pour discrimination contre l’école. Si la plainte a été classée sans suite par le parquet de Pontoise, la relation entre les parents et l’école est ensuite devenue plutôt conflictuelle, ce que reconnaît le conseil d’école.
Préserver la réputation de l’école
Mais si l’équipe pédagogique s’est dite «consciente des difficultés pour travailler avec la famille si l’enfant reste inscrit dans l’école», elle «considère que le changer d’établissement, ce serait reconnaître qu’il y a eu des torts de la part de l’enseignante et de l’école». Présent lors du conseil d’école, Jean-Pierre Muller, le maire (DVG) de Magny-en-Vexin, conseiller départemental du canton du Vauréal, a «exprimé sa colère vis-à-vis de l’affaire» (dixit le compte rendu, NDLR), avant de rappeler que «s’il avait constaté que quelque chose se passait mal, il serait intervenu». L’élu a précisé que l’accusation de la famille contre l’enseignante, évoquant «un document transmis appelant à évincer l’enfant… était “sans fondement”». Le maire s’est donc montré solidaire, indiquant qu’il souhaitait «préserver la réputation de l’école et de ses enseignants».
Or, les parents de Dylan, «stupéfaits de se voir soupçonnés d’être des menteurs», ont toujours dénoncé le fait que «l’enseignante aurait suggéré aux autres parents de demander à ce que Dylan soit écarté», bien conscients que sans aucun document écrit, ce serait difficile à prouver.
Trois mois sans école
«Au-delà de l’esprit de corps et du procès d’intention auxquels nous semblons êtres confrontés, le plus important, l’intérêt supérieur, n’est visiblement pas celui de l’enfant», constatent avec amertume Karine et Benjamin. Ils craignent qu’en renvoyant Dylan dans sa classe, l’enfant ne soit davantage discriminé. Ils ont pris contact avec le service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), qui leur a fixé un rendez-vous dans un mois. Le jeune autiste aura alors manqué trois mois de scolarité. Triste constat…