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Fibre optique : Priorité aux vallées de L’Epte et de l’Oise

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g L’organisation du déploiement de la fibre optique dans le département du Val d’Oise. (Source : Schéma directeur d’aménagement numérique pour le Val-d’Oise (Sdan Vo) - septembre 2014).
L’organisation du déploiement de la fibre optique dans le département du Val d’Oise. (Source : Schéma directeur d’aménagement numérique pour le Val-d’Oise (SDAN VO) - septembre 2014).
En dépit des nombreux efforts entrepris par diverses collectivités, depuis quelques années maintenant, afin de réduire les inégalités en matière d’accès à Internet, la fracture numérique demeure «un enjeu majeur pour l’aménagement du territoire et les nouvelles organisations du travail», explique Pierre-Édouard Éon, conseiller départemental (LR) du canton de Saint-Ouen-l’Aumône, délégué au Numérique dans le Val-d’Oise. L’élu, également maire de Méry-sur-Oise, préside en effet le Syndicat Mixte Ouvert (SMO) Val-d’Oise Numérique, porteur du projet très haut débit (THD).

Coût : 100 millions

«L’objectif est très clair : la totalité du département doit être fibré d’ici à 2020, par la complémentarité des actions publiques et privées. Pour les communes oubliées des opérateurs privés, comme celles du Vexin, c’est l’initiative publique dans le cadre d’une délégation de service publique en cours d’attribution, qui assurera le déploiement de la fibre jusqu’à l’habitant», ajoute l’élu.
Le Smo a en effet pour mission d’assurer le fonctionnement par une mise à disposition des moyens adaptés. Il s’agit désormais d’achever les études pré-opérationnelles et les procédures de choix du délégataire de service public pour la construction des réseaux d’initiatives publiques (RIP) retenus, de finaliser les dossiers de demandes de subventions (État, Région…) et de mettre en œuvre les actions transversales en faveur du très haut débit.

Travaux dès 2017

«Les travaux débuteront dès 2017 dans les zones encore non éligibles», promet, par ailleurs, le SMO. En tout, environ 500 000 locaux, dont 90 000 foyers sont à raccorder dans le Val-d’Oise. L’investissement global prévisionnel du projet approche les 100 millions d’euros, avec une participation de l’État à hauteur de 16,5 millions d’euros et 12 millions d’euros à la fois pour la Région île-de-France et pour les collectivités départementales. L’opérateur concessionnaire prend, pour sa part, à sa charge, environ la moitié du coût total.
g En tant que ville au plus petit débit Adsl du Val-d’Oise (ex aequo avec Bray-et-Lû), Écouen a été la première commune à inaugurer une armoire destinée à déployer la fibre optique dans tous ses foyers, en présence de Pierre-Édouard Éon et de Rachid Adda (écharpe bleue), respectivement président et directeur du syndicat mixte ouvert (Smo) Val-d’Oise Numérique.
En tant que ville au plus petit débit Adsl du Val-d’Oise (ex aequo avec Bray-et-Lû), Écouen a été la première commune à inaugurer une armoire destinée à déployer la fibre optique dans tous ses foyers, en présence de Pierre-Édouard Éon et de Rachid Adda (écharpe bleue), respectivement président et directeur du syndicat mixte ouvert (SMO) Val-d’Oise Numérique.
Il y a principalement deux points noirs, ou zones blanches, au choix pour le terme, concernant l’accès à Internet dans le département.
«Autour de la vallée de l’Epte (Bray-et-Lû, Saint-Clair-sur-Epte, Amenucourt… jusqu’à Genainville), à la limite ouest du département, et autour de Bernes-sur-Oise, deux zones limitrophes les plus éloignées géographiquement de leurs nœuds de raccordement Adsl respectifs», confie Rachid Adda, le directeur général de Val-d’Oise Numérique, responsable de la Mission “aménagements et développement numérique” (ADN).

Même pas d’ADSL !

Dans ces deux secteurs, les communes sont situées à plus de deux kilomètres des centraux téléphoniques, par lesquels passent l’ADSL. «Or, les pertes de données, appelées aussi “amortissements”, liées à l’utilisation du cuivre des lignes téléphoniques pour véhiculer des données, limitent les débits, sur place, à 512 ko/s au grand maximum, c’est-à-dire qu’ils ne permettent même pas le débit minimum ADSL. Cela suffisait peut-être il y a dix ans, mais aujourd’hui c’est ridiculement bas : cinquante fois moins que dans les communes éligibles à la fibre ! C’est environ le rapport de débit entre Écouen et Bray-et-Lû», poursuit Rachid Adda.

Les “nécessiteux”

C’est pourquoi, dans son cahier des charges, Val-d’Oise Numérique exigera au délégataire choisi de commencer à “fibrer” les communes les plus “nécessiteuses”. «Nous serons intransigeants quant à nos critères de priorité : il n’est pas possible de laisser plus longtemps toute une partie de la population sans un accès correct. Ces zones blanches seront donc raccordées en premier : avant la fin de l’année 2018», annonce le directeur général de Val-d’Oise Numérique. Les premiers raccordements, dans le Vexin, devraient ainsi débuter dès 2017.
Internet : un frein au développement économique et urbain dans les zones blanches.
Internet : un frein au développement économique et urbain dans les zones blanches.
Pour permettre aux communes de son territoire de bénéficier du très haut débit Internet «le plus tôt possible», la communauté de communes Vexin-Val de Seine (CCVVS) a rapidement adhéré au syndicat Val-d’Oise Numérique, dont la mission est de veiller au bon déroulement d u déploiement de la fibre optique.
«Il est prévu de raccorder 7 780 lignes pour un coût de 9 350 000 euros, dont 210 000 euros seront à notre charge, d’ici à 2018», confie Jean-Pierre Dore, le maire de Buhy, membre de la commission développement économique de la Ccvvs. «Pour les entreprises déjà implantées sur le territoire de la communauté de communes, l’arrivée de la fibre optique leur permettra d’être plus performantes. De nouvelles entreprises, comme des bureaux d’études ou des cabinets d’architectes, pourront également être créées. Je pense aussi au télétravail, qui n’en sera que plus facilité, pour limiter les déplacements de chacun», poursuit l’élu.
Les employés de la société Psv, spécialisée depuis 20 ans dans la production de matériel pour l’industrie alimentaire, sont contraints d’utiliser des clés 3G pour travailler !
Les employés de la société Psv, spécialisée depuis 20 ans dans la production de matériel pour l’industrie alimentaire, sont contraints d’utiliser des clés 3G pour travailler !
La priorité accordée aux zones blanches d’ici à 2018 constitue une excellente nouvelle pour les particuliers et professionnels.
Dans le Vexin, notamment, où 32 communes sont carrément placées en zone “rouge” à l’image du caractère urgent de leur situation, l’échéance est plus qu’attendue : «Chez moi, le débit Internet est tellement faible, que le Web ne m’est d’aucune utilité. Je mets une dizaine de minutes pour envoyer un mail avec une pièce jointe, alors il est inutile d’envisager regarder des vidéos !», s’emporte François un habitant de Bray-et-Lû, à qui son opérateur aurait signifié qu’il «ne pouvait rien pour lui».

Les zones “rouges”

Mêmes échos à Saint-Clair-sur-Epte, où plusieurs entreprises se sont plaintes auprès d’une mairie, elle aussi impuissante. Idem à Genainville, où Michel Paturel, le patron de la société PSV, une entreprise volumineuse spécialisée depuis vingt ans dans la production de matériel pour l’industrie alimentaire, craque littéralement. «Nous n’avons même pas 512 ko/s de débit : c’est-à-dire que l’ADSL n’est pas possible chez nous ! Nous travaillons donc dans de très mauvaises conditions avec des connexions satellites ou des clés 3G. Or, ces dernières sont limitées et particulièrement coûteuses lorsqu’il faut acheter de la bande-passante supplémentaire. Difficile d’être concurrentiel dans ces conditions !», peste l’entrepreneur vexinois. La perspective d’avoir accès à la fibre dans les deux prochaines années lui redonne cependant «un peu de baume au cœur».
g Il faut compter, en moyenne, 1 000 euros pour un satellite et son installation.
Il faut compter, en moyenne, 1 000 euros pour un satellite et son installation.
Pour ceux ou celles qui n’auraient pas la patience d’attendre l’arrivée du très haut débit, «il existe des solutions satellitaires», admet Rachid Adda, le directeur général de Val-d’Oise Numérique. «Depuis 2012, plusieurs opérateurs proposent des offres Internet par satellite : tels Eutelsat, ou Nordnet, une filiale du groupe Orange. En revanche, il s’agit d’un réel investissement, car il faut compter environ 1000 euros pour la pose et l’antenne», explique le responsable de la Mission aménagements et développement numérique (ADN).
NordNet réagit
NordNet réagit

Précision :

Internet par satellite : plutôt 600 euros

Pour Christophe Outier, le directeur commercial de la société NordNet, prise en exemple parmi les opérateurs Internet par satellite qui peuvent apporter du haut-débit aux foyers privés d’un ADSL, service que l’entreprise propose depuis 2008, la somme de 1000 euros évoquée pour l’achat et la pose de l’antenne est «bien au-delà de la réalité». «La technologie satellite a beaucoup évolué tout au long de ces dernières années. Notre “Kit satellite star” comprenant l’équipement complet et un accompagnement Nordnet inclus, est vendu 399 euros Ttc, sans compter les remises.  Pour faciliter l’installation de cet équipement, Nordnet envoie avec le Kit un guide d’installation complet une vidéo de démonstration sur Dvd. Si besoin, l’abonné peut à tout moment bénéficier, par téléphone, d’une assistance dédiée à la mise en service (appel gratuit). Sinon, il faut comptent environ 200 euros si l’on préfère avoir recours à l’un de nos antennistes partenaires», explique le professionnel.

Ensuite, il faut encore souscrire à une offre baptisée “Internet satellite star”, à 39,90 euros par mois qui permet un trafic mensuel de 15 gigabits en journée, illimité la nuit, ainsi que du téléphone fixe en France métropolitaine. Pour doubler le volume, la recharge coûte 19 euros. Plus d’infos sur : www.nordnet.com.

La fibre en chiffres :

• 500 000 locaux
(environ) à raccorder au très haut débit dans le Val-d’Oise.
• 36 communes concernées par l’opérateur Orange (soit environ 250 000 prises)
• 26 communes
concernées par l’opérateur
Sfr (130000 prises).
• 7 communes
concernées par la délégation de service public (Dsp) Debitex (36 000 prises).
• Déjà 9000 foyers
raccordables et 900 déjà raccordés dans 13 communes.
• Trois communes
valdoisiennes (Bezons, Marly et Fosses) passées de Sfr à Orange depuis octobre 2015 en raison de la levée de l’exclusivité accordée à Sfr.

Joseph CANU


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