Franconville s’apprête à augmenter les impôts pour compenser des pertes de recettes et équilibrer son budget : +3% sur la taxe d’habitation et +3% sur la taxe foncière.
Et cette décision fait bondir la gauche. «Depuis 2014, les hausses d’impôts s’élèvent à 8,15%. Cette nouvelle décision est totalement contraire à l’engagement de campagne de la majorité conduite par Francis Delattre», s’insurge le socialiste Antoine Raisseguier, élu d’opposition.
«Nous n’avons pas le choix, c’est une nécessité pour équilibrer le budget, plaide Charles Souied (Lr), adjoint aux finances. La commune perd en trois années (2014, 2015 et 2016) 1750000 euros, dont 570 000 euros cette année. Nous ne faisons que répercuter en valeur absolue ce que le gouvernement nous verse en moins en Dgf».
La taxe d’habitation passe de 16,75% à 17,25%, la taxe foncière de 17,58 à 18,10%.
L’explication a du mal à convaincre l’élu Ps : «la baisse des dotations de l’Etat à hauteur de 570 000 euros en 2016 ne peut pas justifier à la fois des hausses d’impôt (560 000 euros), l’augmentation bien au-delà de l’inflation des tarifs des services municipaux (les tarifs de cantine augmentent jusqu’à 50% en 2016), la baisse des subventions aux associations (-10% en 2016 et -10% en 2017) et la baisse durable des investissements à un niveau jamais atteint.»
Des reproches que la majorité estime infondés. «Pour les cantines, on a mis en place le quotient familial, comme pour les centres de loisirs. Cela entraîne une hausse pour certains, une baisse pour d’autres, les plus nécessiteux.» L’élu reconnaît avoir baissé l’enveloppe aux associations car dit-il «chacun participe un peu à l’effort».
«Quant à la baisse des investissements (Ndlr, qui passent de 11333188 euros à 8654666euros), nous n’avons pas de nécessité absolue de maintenir le niveau de 2015, mais on investit là où c’est nécessaire, 1,3 million sur la maternelle de la Fontaine-Bertin, un quartier à soutenir. En terme de manifestations et de dépenses de fonctionnement, nous supprimons ce qui n’est pas d’une nécessité absolue, comme le Jumping, les vœux du maire, et on maintient le reste : la culture, la jeunesse, les crèches. On renforce l’effectif de la police municipale.»
«Double peine»
Pour Antoine Raisseguier, qui dénonce depuis plusieurs années la «bétonisation», c’est «la double peine». «Francis Delattre et sa majorité avaient promis aux contribuables franconvillois de stabiliser la fiscalité locale grâce aux constructions d’immeubles et à l’élargissement des bases fiscales. Après six années de bétonisation, 1 800 nouveaux logements, quatre modifications du PLU, nous en sommes à deux augmentations des impôts ! Cela fait des années que nous disons que cela ne fonctionne pas comme ça : des logements supplémentaires, ce sont des recettes nouvelles, certes, mais aussi des dépenses nouvelles qu’il faut assumer.»
«Les terrains vendus sont en majorité privés, ça ne rapporte rien à la ville», réplique Charles Souied.