Alors que le feu vert vient d’être donné pour la réalisation de la section est de l’Avenue du Parisis, entre Bonneuil et Groslay, les plans de son prolongement jusqu’à Soisy sont toujours sur la table d’étude du Conseil départemental, qui vient d’avoir le soutien de la nouvelle majorité du Conseil régional, partisane du bouclage de l’axe routier. C’est le moment d’aborder la question de l’impact que provoquerait le prolongement de la route dans la très urbanisée et résidentielle vallée de Montmorency. Au-delà de l’aspect écologique, souvent évoqué par les défenseurs de l’environnement, se pose celui des risques sur les habitations. Notamment les conséquences sur la valeur des biens. La question a été posée à des professionnels de l’immobilier.
Le notaire
Un notaire, tout d’abord. «Il y a forcément un impact sur l’immobilier. On le signale au client dès que l’on a des détails du tracé, et on l’acte dans la vente, précise maître Jérôme Sueur, notaire à Montmorency. Les acheteurs des quinze dernières années n’ont ainsi pas payé le prix réel sur la valeur du bien. Nombre d’entre eux sont, cependant, devenus des opposants à la future route», ne manque pas de souligner l’officier public, qui évoque une baisse du prix de vente «de 10 à 15 %, voire plus, si on se trouve en limite de l’emprise du projet. Un calcul difficile à faire, tant que le tracé ne sera pas totalement précisé», reconnaît-il.
L’agent immobilier
Concernées également, les agences immobilières. «Personnellement, je n’achèterai pas une maison qui serait dans le périmètre, reconnaît Samuel Megret, gérant de l’agence Deuil-Immobilier. Conséquence pour le vendeur, le prix du bien pourrait être réajusté, alors que le projet se préciserait. La valeur d’un bien pourrait perdre 20 à 30 %», lâche-t-il. Même constat chez Soisy-Immobilier. «La réalisation de la route aurait un impact négatif sur le prix du bien, qui pourrait baisser de 20 à 25 %», précise-t-on dans cette agence du groupe Orpi, où l’on fait preuve de franchise auprès de l’acheteur. «Les clients s’interrogent souvent sur le sujet. Nous avons le devoir de les informer sur la possible réalisation d’une route. Nous l’indiquons dans le compromis de vente», prévient-on.
RÉACTION : Pascal, copropriétaire de la résidence Malherbes à Sarcelles
«Nous ne le saurons qu’après»
Située en bordure de la RD 316, axe Paris-Chantilly, la résidence Malher- bes à Sarcelles est concernée par l’Avenue du Parisis, axe A1-A15, qui va passer au pied de la copropriété, en empruntant l’actuelle route de Garges, déjà à quatre voies. «J’ai rempli deux pages dans le cahier de l’enquête d’utilité publique qui vient de se terminer et nous devrions être en position de force», prévient Pascal Kouvtanovitch, président du conseil syndical, représentant les 186 copropriétaires de la résidence qui avait déjà obtenu gain de cause, en 1994, dans un conflit qui l’opposait à la centrale de chauffage thermique voisine. Les résidents se plaignaient alors de l’émission de fumées, poussières et odeurs. C’est peut-être ce qui les attend de nouveau avec la future route. «Nous avons demandé une isolation phonique de toutes les façades, un mur anti-bruit et un dédommagement, pour refaire la loge du gardien, si l’accès était déplacé rue Paul-Langevin», détaille le résident, qui s’était déjà exprimé lors de la réunion de concertation du 8 mars 2012. «Quant à la dépréciation des biens, nous ne le saurons qu’après, craint-il. Nous espérons que l’emplacement de la résidence à côté d’un centre commercial, un cinéma, une salle de spectacle apporte plutôt une plus-value», préfère penser le copropriétaire, qui ne se fait guère d’illusion, quant aux conséquences du trafic de la future route.