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Le groupe du Front de gauche fait-il toujours partie de la majorité ? Après la discorde au sujet du local de l’union locale Cgt (qui s’est réglé ces tous derniers jours), une autre ligne de fracture s’est ouverte, lundi 1er février, lors du conseil municipal avec la création de la police municipale.La Ville va embaucher deux agents et un chef de poste. «Dans une logique de prévention et de dissuasion, ils auront notamment pour mission, a rappelé Marcel Saint-Aubin, premier adjoint (Se) au maire de Montigny, de lutter contre les actes d’incivilité, d’assurer la surveillance du domaine public en veillant à faire respecter les arrêtés de police du maire en matière de salubrité, tranquillité publique et circulation».
Un contrat municipal passé entre le MDP et le Front de gauche
Le Front de gauche a voté contre ; la droite, avec Bernard Mie, a voté pour, avec la majorité (Mdp-Ps). Pour Pascal Videcoq (Fdg), la police municipale, ça ne passe pas. «Le contrat signé par nos deux formations entre les deux tours des élections municipales prévoyait de lutter pour obtenir des moyens supplémentaires pour la police nationale et d’agrandir le poste de police. Mais en aucun cas de créer une police municipale. Pourquoi revenir sur cette exigence ? Les études le montrent : la création d’une police municipale la substitue à la police nationale, qui déserte les territoires. Les Ignymontains n’ont pas à payer deux fois par leur impôt pour leur sécurité. Nous proposons en revanche de mettre en œuvre une véritable politique de prévention».
Le maire, Jean-Noël Carpentier (Mdp), qui était jusqu’alors opposé à la création d’une police municipale à Montigny, estimant que la sécurité relève du domaine régalien de l’État, donc de la police nationale, a souligné que depuis les attentats, «la situation est différente. Par crainte d’autres attentats, les forces de police et armées sont sollicitées au quotidien, et c’est légitime, j’ai moi-même voté l’état d’urgence. Leurs autres missions sont donc un peu en retrait et il est donc normal que les collectivités se mobilisent pour épauler les forces de police».
Le maire met en avant le pragmatisme
À Pascal Videcoq, le maire a répondu que «ce n’est pour nous pas un sujet de politique politicienne. Nous sommes pragmatiques, comme l’ensemble des maires, y compris ceux de Bezons (Ndlr, Pcf) ou Fosses (Ndlr, Fdg). Les Ignymontains souhaitent qu’on soit rassemblés sur cette question de la sécurité. Nous continuons à faire de la prévention, en aidant l’association Aiguillage, et nous continuons à réclamer des fonctionnaires de police. Mais le préfet est actuellement dans une logique de redéploiement des forces de police sur le territoire. En tout cas, notre poste de police reste ouvert, avec le même nombre de policiers. Quant à son agrandissement, on continue de le réclamer».
Le Front de gauche fait-il toujours partie de la majorité ? «Oui, répond Pascal Videcoq, pour l’instant. Même si nous ne sommes pas associés aux décisions, nous sommes dans la majorité car nous avons été élus pour faire gagner la gauche et être dans la majorité. On reste par rapport à nos engagements vis-à-vis des électeurs».
Pour la droite, trois agents, c’est insuffisant
La droite a voté pour. Pour Modeste Marques (LR), chef du groupe d’opposition, «c’est une mesure de bons sens, on la réclamait depuis des années. On était la seule ville de l’agglo sans police municipale». Le leader de droite a souhaité une montée en puissance de la police municipale car à ses yeux, trois agents, c’est «insuffisant pour répondre à la montée de l’insécurité. Il faudra recruter davantage d’agents».
«Vous voulez toujours plus. En disant cela vous faites de la mousse !» a taclé Jean-Noël Carpentier. Alors que Modeste Marques dénonce une «montée de l’insécurité» sur la ville, le maire affirme de son côté que «les chiffres de la délinquance à Montigny sont dans la moyenne, mais il y a des problèmes comme partout.»
La future “Pm” devrait s’installer au centre Picasso. Répondant à la question du conseiller municipal Bernard Mie, qui a voté pour, estimant que «la sécurité n’est ni de droite ni de gauche», le maire a souhaité que la future police municipale puisse être opérationnelle à terme «7 jours sur 7». Jean-Noël Carpentier s’est également dit favorable à la création d’une police intercommunale sur l’agglomération de Val Parisis.