
«On a tous été marqués par les attentats». Dans le local de son association, rue des Grouettes, en rez-de-chaussée d’immeuble, Samir Lamouri veut «réagir» après les tragiques événements et ne veut pas «laisser [son] pays partir dans tous les sens».
Dans ce local prêté par le bailleur, récemment rénové par des jeunes via un chantier d’insertion, l’Assoc’ Montédour œuvre beaucoup en matière de soutien scolaire.
Depuis les attentats, elle estime avoir, comme association de quartier, plus que jamais un rôle à jouer.
«Avec le soutien de l’Opievoy, nous venons de planter un olivier de la paix. Un débat a été organisé par l’association “Savoir sans frontières” sur le vivre-ensemble, quelque chose de fort. On va continuer, sur des thématiques comme le chômage des jeunes dans les quartiers, la stigmatisation à l’embauche», explique Samir Lamouri.
Âgé de 39 ans, il a créé l’Assoc’ Montédour il y a près de 20 ans, quand il était étudiant. Il est aujourd’hui directeur d’une association de prévention spécialisée en Seine-Saint-Denis, qui intervient à Épinay, La Courneuve et Saint-Ouen. «On a créé l’assoc’ en 1998, pendant la Coupe du Monde. La France black blanc beur. Le vivre ensemble dans les quartiers, on y a toujours cru».
Ce père de famille, conseiller municipal dans la minorité depuis 2014, récemment encarté au Ps, lance donc plusieurs nouvelles initiatives.
En 2015, il ouvrait une section modern jazz, qui permet à des jeunes filles de briller lors des matches d’ouverture de basket. L’assoc’ poursuit en parallèle le gros de son travail : l’aide aux devoirs, la réalisation de Cv et plus généralement «la remise en confiance». Autre projet, un jardin partagé. Objectif, que toutes les tranches d’âges et toutyes les classes sociales y participent, en y associant la maison de l’enfance et la résidence de personnes âgées Yvonne-de-Gaulle.
Des subventions vont être demandées au bailleur pour aménager au printemps cet espace d’environ 100 mètres carrés où pousseront tomates, salades et rangées de vigne…
Un jardin partagé
Samir Lamouri va aussi lancer un «laboratoire de petits ingénieurs» qui s’adressera aux 8-11 ans. «Un animateur les initiera à fabriquer un robot et des jeux vidéos». Il veut aussi créer un espace où «les enfants, de 0 à 6 ans, viendront avec les parents et bénéficieront de jeux pédagogiques basés sur la méthode Montessori. On veut ainsi favoriser le brassage des familles».
Enfin, en partenariat avec l’association des musulmans de Franconville et la paroisse, il entend développer la connaissance des religions, susciter des rencontres et des débats «sans tabous. On va aussi proposer l’apprentissage de la langue arabe. Il s’agit, dans un cadre républicain, de faire connaître aux enfants leurs origines et lutter contre l’obscurantisme.»