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Yvelines. Mantes-la-Jolie : le trafic de drogue, un poison pour les riverains de la rue Charcot

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Ce point de deal fonctionne comme un drive de fast-food : les clients sont servis aux fenêtres des voitures.

Ce point de deal fonctionne comme un drive de fast-food : les clients sont servis aux fenêtres des voitures. (©Courrier de Mantes)

Le Val Fourré à Mantes-la-Jolie (Yvelines) compte « des dizaines et des dizaines » de points de deal, d’après un policier de terrain. La rue Charcot, dans le quartier des Médecins, est l’un des plus importants. Ce drive, où, comme au fast-food, les clients se font servir à la fenêtre de leurs véhicules, fonctionne du début d’après-midi jusqu’à tard dans la nuit, sept jours sur sept.

Un dealer devant la justice

Régulièrement la police arrête des dealers, sans pour autant endiguer le phénomène. Lundi, un jeune homme de 26 ans a été jugé en comparution immédiate à Versailles pour sa participation au trafic (le délibéré n’était pas connu au moment du bouclage du journal). Il avait été interpellé lundi 11 mars par la brigade anticriminalité (Bac). En fin d’après-midi, les fonctionnaires inspectaient le 8, rue Charcot quand ils sont tombés sur le revendeur en train de dissimuler de la drogue dans les parties communes de l’immeuble. 80 grammes de résine de cannabis, le principal produit proposé dans ce point de vente, ont été saisis.

Une opération de police appréciée des riverains. Cette activité illicite génère de nombreuses nuisances dans le quartier : va-et-vient des clients, tapages, regroupements de jeunes au pied des bâtiments, incivilités… « Le premier vendeur arrive entre midi et 14 heures. Au fil de la journée, il est rejoint par d’autres personnes. Parfois, le soir, ils sont plus de vingt en bas », confie un habitant, sous couvert d’anonymat par peur de représailles.

Quand la rue se transforme en salon

Ce ne sont pas tant les trafiquants qui empoisonnent la vie des habitants, mais plutôt les jeunes qui gravitent autour d’eux.

« C’est devenu un point de rendez-vous. Les gamins se retrouvent ici. Y en a qui viennent d’autres quartiers, poursuit notre interlocuteur. Ils font du rodéo à moto ou en voiture. On est à proximité d’écoles élémentaire et maternelle. Quelle image cela renvoie aux enfants ? Et la sécurité ? » Des habitants écrivent régulièrement à différentes autorités pour dénoncer une situation qui dure « depuis trop longtemps ».

« Cela fait dix ans que j’habite ici, c’était calme au départ, témoigne un autre riverain. Cela s’est progressivement dégradé. Les jeunes se regroupent devant les portes d’immeuble. Leur présence instaure un climat de peur. » Jusqu’aux caves, régulièrement squattées par des adolescents, pour fumer des joints ou tuer le temps.

Le soir, ces rassemblements s’accompagnent d’autres débordements. Aux beaux jours principalement, certains prennent la rue pour leur salon.

« Ils mettent la musique à fond dans les voitures jusqu’à 3, 4 heures du matin. Ça parle fort, ça crie, parfois ça se bagarre, constate un père de famille. Je les ai déjà vus tirer un câble d’alimentation et s’installer pour jouer à la console en pleine rue. »

Il n’est pas rare qu’au petit matin le bitume et les halls d’immeubles soient jonchés d’emballages de fast-food et de cannettes vides. Au point que Val services, chargée de l’entretien du quartier, leur met à disposition des sacs, accrochés aux grillages du terrain de sport de la rue. « C’est un choix des agents sur le terrain. Il n’y a pas de poubelles à proximité, précise François-Xavier Signerin, le PDG. Dealer ou pas, cela ne nous regarde pas. Notre mission est d’assurer la propreté du quartier. Depuis qu’on met ces sacs, on trouve beaucoup moins de détritus au sol. Ces jeunes retrouvent une certaine forme de civisme. »

Lire aussi : Yvelines. Les Mureaux : vaste coup de filet contre le trafic de drogue à Bécheville

Les riverains qui ont tenté de dialoguer avec ces trublions ont été la cible d’insultes et de menaces. « On m’a clairement dit qu’on allait s’en prendre à moi et mes proches, alors je ne m’en mêle plus », relate, désabusé, l’un d’eux.

Autre dérive, plus inquiétante, la vente de drogues dures : héroïne, cocaïne, qui draine une population marginale, jugée « inquiétante » par certains habitants du « VF ».

« Des seringues, pas toujours capuchonnées, traînent sur les parkings, s’indigne une femme. Si un enfant se pique avec, ce serait dramatique. »

« De toute manière le trafic est enraciné ici. Il profite à des familles qui habitent la rue. Comment voulez-vous que ça s’arrête ? », renchérit un habitant, loin d’être convaincu que cette nouvelle interpellation ramène le calme dans la rue.


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