Environ 150 personnes ont assisté à la cérémonie organisée au cimetière de Pontoise en hommage à Adam Belliard, lundi 21 décembre. «Un départ digne pour l’une des mascottes de Pontoise», constate, soulagé, Pierre Lefebvre ancien président du Secours Catholique, qui l’a côtoyé pendant douze ans, notamment comme ancien responsable de l’accueil de jour de la maison Renaudin.
Ce SDF, pilier des rues de Pontoise et figure emblématique de la ville, est décédé dimanche 13 décembre place Van-Gogh dans le quartier des Cordeliers à l’âge de 51 ans. L’annonce de sa disparition a ému des centaines de Valdoisiens). Adam Belliard, plus connu par son prénom, laissera un grand vide à Pontoise selon de nombreux témoignages. Sa gouaille, son franc-parler, certains excès, cachaient aussi un homme attachant, fidèle en amitié.
Surnommé “Houba Houba” par certains et Tonton par d’autres, ce passionné de moto fréquentait la rue depuis plus de vingt ans. Le SDF faisait partie de ces personnes cassées par la vie. Il avait travaillé dans le bâtiment, puis suite à une rupture conjugale, il était rentré dans un «processus de non-retour», selon certains proches. Malgré le soutien du monde associatif et les aides proposées, notamment par la municipalité de Pontoise, il avait décidé de poursuivre sa vie de SDF. «Cette rupture et le décès de son papa dans les années 80 l’avaient complètement cassé. Il ne s’en est jamais remis mais je ne l’ai jamais oublié», indique Betty qui habitait à cette époque le même immeuble qu’Adam dans le quartier des Brouillards à Saint-Ouen-l’Aumône.
Sale caractère, mais “homme de coeur”
«C’est une triste nouvelle. On était attaché à lui, même si j’ai pesté des dizaines de fois après certains de ses comportements. Mais on ne pouvait qu’avoir de l’affection pour cet homme et son destin», ajoute Philippe Houillon, député-maire de Pontoise. A ses obsèques, de nombreux amis, anciens SDF pour certains, membres d’associations ou de lieux d’hébergement pour d’autres, lui ont rendu un dernier hommage. Comme Pascal, qui lui a écrit depuis la maison d’arrêt où il se trouve… Adam, «fort en caractère, robuste, solitaire, écorché par la vie, mais aussi homme de cœur qui n’hésitait pas à partager avec tes compagnons de rue les quelques euros que tu pouvais recevoir», a conclu Pierre Lefebvre.
Des larmes coulaient sur les joues de nombreux compagnons de route, anciens camarades de jeu dans le quartier des Louvrais de sa jeunesse, ou fracassés de la vie comme lui, anciens ou actuels. Après d’émouvants témoignages, ses amis ont déposé des fleurs sur son cercueil, dont les frais ont été pris en charge par l’organisme de tutelle sous lequel était placé Adam. Puis, laissant là le cercueil d’Adam, des participants se sont rendus à une cérémonie célébrée en l’église Notre-Dame de Pontoise.