
La victime a reçu plus de 80 coups de couteau. (©Illustration / Adobe Stock)
Au deuxième jour du procès de l’homme, demeurant à Marcilly, qui, en janvier 2016, avait sauvagement poignardé un voisin de 82 ans, l’accusé a été condamné vendredi 15 mars 2019 par les jurés des assises de la Manche à quinze années de réclusion, avec l’obligation d’un suivi sociojudiciaire de sept ans une fois la peine de prison purgée, décision accompagnée d’une interdiction de détenir des armes pendant quinze ans.
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L’avocat général avait requis une peine de douze années de réclusion. Les jurés sont allés au-delà, ce qui s’explique sans doute par la violence furieuse de l’accusé sur sa victime, marqué de 81 plaies, deux couteaux plantés jusqu’à la garde dans son abdomen, et une lame brisée dans le cou.
La victime avait commis des attouchements
L’accusé, à la suite de la révélation que lui avait faite son fils d’avoir été une fois de plus victime d’attouchements sur son sexe de la part du vieil homme, avait englouti trois bouteilles de mousseux et une de Cointreau avant d’aller demander des explications au vieux prédateur. Il était parti sans arme, sans autre intention que de faire une mise au point.
Son avocat a bien souligné que, si le premier contact a été certainement orageux, la rencontre a dégénéré lorsque le vieil homme est allé dans sa cuisine chercher un couteau. « Il a attaqué le premier. » Il y a eu bagarre, l’accusé, blessé à la main, saignait abondamment. Il a ramassé à son tour un couteau et il s’est laissé emporter par une folie meurtrière.
Comme l’indiquait l’avocat de l’accusé :
La personnalité trouble de la victime, reconnue puisque l’octogénaire avait été condamné au correctionnel pour agressions sexuelles sur mineur en 2014, a eu forcément une résonance dans ce drame, et dont les actes sont à l’origine de l’extrême tension d’un père désirant protéger son fils.
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Ne pas se tromper de procès
Certes, « de son âge de 25 ans à ses 82 ans, la victime a commis des atteintes sexuelles sur de jeunes garçons », comme l’a résumé l’avocat général au début de son réquisitoire. Mais, pour la cour d’assises, il ne s’agissait pas de se tromper de procès. Il s’agissait bien de juger un homme pour les conséquences tragiques « de la violence qui est en lui ».
La cour d’assises de la Manche a donc reconnu l’accusé coupable de meurtre sur le voisin de ses parents à Marcilly.
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