
Jonathan Gradit et les Malherbistes restent sur une défaite en infériorité numérique à Rennes. Ils comptent sur la réception de Saint-Étienne pour se relancer. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
On en a la quasi-certitude depuis une semaine : Caen vise désormais au mieux les barrages. Le décor est posé. D’ici au baisser de rideau de la saison, cinq rencontres restent à disputer (sur dix) au stade Michel d’Ornano. Le Stade Malherbe ne sera pas loin du bonheur s’il réussit à toutes les gagner. Mais personne n’est dupe parmi les suiveurs du club ou au sein de ses supporters : cette équipe a trop de carences et semble trop marquée par une saison cauchemardesque pour véritablement envisager une telle série.
Bien qu’épaulé par Rolland Courbis – lequel va d’ailleurs lâcher davantage de lest du côté de RMC pour se focaliser plus encore sur Malherbe – Fabien Mercadal reste sous le feu des projecteurs à l’heure de se confronter à la presse. Et le même discours, encore, s’est extrait des lèvres de l’ancien coach du Paris FC en milieu de semaine :
Ce match contre Saint-Etienne, on a envie de le jouer et de le gagner. On a bien abordé le PSG, ce qu’on a mis dans la balance n’a pas suffi. À Rennes, on est malheureux. On va espérer qu’on ne nous enlève pas des forces ce week-end.
Abonnés mais absents
Le coach malherbiste fait évidemment référence à l’expulsion de Yoel Armougom en Bretagne consécutive à trois fautes sanctionnées de deux cartons jaunes synonymes de retour précoce par la case vestiaire. Une décision difficile à avaler avec le recul. Fabien Mercadal, légèrement agacé :
On s’est rendu compte après coup que l’exclusion de Yoel est extrêmement sévère. Sur les trois fautes, en fait il n’y en a qu’une.
Si elle n’explique certainement pas à elle seule la saison très morose des Normands, la propension qu’ils ont à voir certains d’entre eux suspendus chaque week-end devient préoccupante. À Rennes, c’était Alexander Djiku et Frédéric Guilbert. Contre Saint-Etienne, ce seront donc Yoel Armougom et l’homme en forme côté rouge et bleu, Casimir Ninga. Une histoire un peu bête de maillot retiré contre Paris que Fabien Mercadal, bon joueur, préfère ne pas ruminer : « Casimir c’est une erreur de sa part, on peut la comprendre et l’accepter. » Les autres en revanche…

Alexander Djiku fait son retour contre Saint-Étienne après avoir purgé deux matchs de suspension. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Un arbitrage made in Malherbe ?
Malherbe glisse au classement général mais s’enfonce aussi dans celui plus obscur du fair-play. Ce dernier récompense les formations les moins averties et dans ce classement, le Caen 2ème de la saison dernière ne devance que Monaco, l’actuel 17ème, qui était…premier du dernier exercice. Les mauvais résultats entraîneraient-ils donc les sanctions plus que l’inverse ? Fabien Mercadal le croit :
C’est notre classement. Quand tu es mal classé, tu es arbitré comme une équipe mal classée, c’est comme ça, c’est humain. Tu n’es pas arbitré comme les équipes qui jouent le titre.
Pour la petite histoire, l’entraîneur de Caennais aux 54 biscottes jaunes et aux 6 cartons rouges, s’est vu confirmer par un arbitre lors d’une réunion que les hommes au sifflet punissaient davantage les petits que les gros. « Il nous l’a dit à tous mais ça ne me choque pas, hein ! C’est humain. Les arbitres restent humains avant tout. » Mercadal, bon joueur, bis.
Bons à prendre, les Verts ?
La bonne nouvelle dans ce marasme ambiant, c’est qu’en termes d’exclusions, l’adversaire du week-end Saint-Etienne a rattrapé Malherbe lors de sa défaite à la maison contre Lille (0-1) dimanche dernier, une rencontre où Mathieu Debuchy et Wahbi Khazri ont tous les deux vu rouges. L’un et l’autre seront absents à d’Ornano. Au même titre que Loïc Perrin, Loïs Diony, Yannis Salibur, Kévin Monnet-Paquet et Gabriel Silva. Sept joueurs qui auraient leur place dans le onze de départs des Verts mais dont l’entraîneur Jean-Louis Gasset devra se passer en Normandie.
Pas forcément au mieux mais toujours sixième et en lice pour l’Europe, l’ASSE semble donc bonne à prendre. « Ce serait prétentieux de le dire ! » tempère toutefois Fabien Mercadal. Il faudra toutefois faire preuve d’une grande ambition car ce week-end dans les Côtes d’Armor, Dijon (18ème) ira défier Guingamp (20ème). Qu’importe le score, une non-victoire normande serait une sacrée contre-performance. En cas de succès, Malherbe reprendrait la place de barragiste aux Dijonnais si ceux-ci ne s’imposent pas. Difficile néanmoins de savoir qu’espérer dans ce match de la peur. Un nul ? Rien ne sera de toute façon idéal si les rouge et bleu – où plutôt les rouge et jaune vu leur classement au fair-play – ne débloquent pas enfin leur compteur à succès en 2019.