
Jess a pris du service à la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de Seine-Maritime, fin décembre 2018 : ce Berger malinois femelle est spécialisé dans la recherche de produits stupéfiants et de billets de banque. (©Isabelle Villy)
Chien policier. Une profession où il y a finalement peu d’élus et qui se décline en différentes spécialités. Au sein de la Direction Départementale de la Sécurité Publique (DDSP) de Seine-Maritime, Jess, un berger belge malinois de 2 ans, a pris du service fin 2018. Avec son maître (que l’on nomme conducteur dans le jargon policier) Ludovic et son binôme Sébastien (assistant technique), Jess a déjà montré de belles dispositions dans sa spécialité : la recherche de produits stupéfiants et de billets de banque.
« Le travail de l’ombre »
Des missions réalisées avec la brigade des stupéfiants ou la brigade financière, lors de perquisitions notamment et qui sont la finalité d’un entraînement sans relâche : « le travail de l’ombre », comme le qualifie Sébastien. La Rédaction a rencontré Jess et son binôme d’humains policiers, pour découvrir leur quotidien…
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Équipée de son harnais, Jess trépigne : pour elle en effet, la pose de cet équipement particulier fait partie du rituel qui signifie qu’elle va partir en mission avec Ludovic. « Cela fait partie des gestes que l’on répète, c’est toujours la même chose : le harnais c’est la mise au travail pour elle. C’est une base du dressage », confirme le policier, qui s’est vu attribuer ce chien policier il y a quelques mois donc. Jess est un chien administratif, mais qui vit au quotidien avec Ludovic : au travail et à la maison. Et quand viendra l’heure de la retraite, vers ses 8 ans, Jess restera sûrement avec lui. Généralement, les chiens policiers restent en effet avec leur maître après leurs états de service.
« Le chien doit montrer un caractère joueur […] et il doit avoir du nez »
Mais ne devient pas chien policier qui veut : le candidat doit en effet passer des tests de recrutement. « Le chien doit montrer un caractère joueur et assez possessif et évidemment, il doit avoir du nez », décrit Ludovic. Des qualités qui sont évidemment travaillées et perfectionnées lors de l’entraînement, qui est continu.
On apprend aux chiens une méthode de recherche : pour les produits stupéfiants ou les billets de banque, trois à six mois de stages sont nécessaires, avant que le chien puisse travailler, explique encore le policier.
Pour le chien, c’est un jeu
Et la première des choses que l’on inculque au chien, c’est l’habituer à assimiler l’odeur d’un produit à son jouet et ainsi développer cet aspect du jeu pour retrouver des produits stupéfiants ou des billets de banque. Et d’ailleurs, à ce petit jeu, Jess a déjà obtenu de très beaux résultats : « Lors d’une perquisition, elle s’était arrêtée devant un gros sac de sport… et en le soulevant, on a d’abord pensé à une quantité importante de résine de cannabis car c’était plutôt lourd. En fait, le sac était rempli de billets de banque », se souvient Ludovic, fier des résultats de son chien. Mais sa plus grande satisfaction justement, c’est quand le chien parvient à détecter une toute petite quantité de produit : c’est là en effet la preuve que le chien est très affûté et qu’il excelle dans le travail qui lui est demandé.
Ne pas avoir peur du chien, « avoir une bonne lecture » de celui-ci : en bref, avoir « la fibre canine », telles sont les qualités requises pour les humains pour un travail efficace au quotidien. « On apprend chaque jour, à force de pratiquer. On observe le comportement du chien sur le terrain et après on reprend à l’entraînement ce qui nous a semblé moins bien réalisé. La formation est continue », analyse pour sa part Sébastien, qui convient avec Ludovic qu’il faut être capable de faire preuve d’« autorité et de douceur » avec un chien.
Des chiens validés par le centre national de formation des unités cynophiles
En Seine-Maritime, les forces de l’ordre disposent d’une vingtaine de chiens pour les épauler dans leurs missions : certains sont plutôt spécialisés dans la recherche de stupéfiants, tandis que d’autres font partie des brigades canines. Dans tous les cas, les chiens recrutés pour la police doivent obtenir la validation du Centre national de formation des unités cynophiles. Pour certaines missions, comme les recherches de personnes, la police travaille avec la gendarmerie qui dispose de ce type de chiens spécialisés.
Quant à savoir s’il existe une race de chien prédisposée pour assister la police, Ludovic et Sébastien confient que non : il y a certes beaucoup de Bergers malinois, un peu moins de Bergers allemands car trop fragiles, mais la mode semble aussi dans certains cas être aux plus petits chiens, qui ont beaucoup de flair. Mais évidemment, leur côté moins imposant fait peut-être qu’on y a moins recours.