
Le promoteur immobilier qui s’était pourtant est sur le point de se retirer du projet de requalification de lîlot Lemercier.
« C’est la dernière friche urbaine du centre-ville », considère Philippe Houillon, le maire (Lr) de Pontoise (Val-d’Oise).
Après vingt-six années de tergiversations, la requalification de l’îlot Lemercier, dont les bâtiments situés du 12 bis au 20 de la rue Lemercier, en plein centre historique, tombent littéralement en ruine, semblait sur la bonne voie. Mais finalement, le projet bat de l’aile.
Problème « d’équilibre économique »
« Le promoteur immobilier, qui était pourtant très enthousiaste à l’idée d’offrir une nouvelle vie à ce quartier très ancien, nous a annoncé qu’il n’était plus certain d’aller jusqu’au bout », admet Gérard Seimbille, premier adjoint (Lr) au maire en charge, entre autres, de la sécurité et de l’urbanisme.
« C’est le surcoût lié aux attentes de l’architecte des Bâtiments de France (Abf) qui pourrait lui faire changer d’avis », ajoute l’élu.
« C’est pour cette même problématique d’équilibre économique que tous les autres promoteurs sont partis », insiste Philippe Houillon.
Le maire (Lr) de Pontoise et son 1er adjoint ont pourtant rencontré la direction du promoteur immobilier en question, à plusieurs reprises.
« Les discussions ne sont pas encore closes, mais ça ne sent pas bon », confie Gérard Seimbille.
Une incertitude qui n’a pas empêché le conseil municipal d’acter, le 7 février dernier, la désaffection de l’immeuble du 8, rue Lemercier, avant de le déclasser du domaine public communal, afin de pouvoir ensuite le vendre.
« Honnêtement, vous pensez réellement qu’il est possible de transformer ces vieux bâtiments branlants dont les cours intérieures sont particulièrement sombres en logements de standing ? », a alors demandé Bénédicte Ariès, conseillère municipale d’opposition (Eelv) du groupe La transition écologique à Pontoise.
« Le bâtiment principal donnant sur la rue a été construit dans les années 1870. Considérant son existence historique, il serait logique de le reconstituer dans un périmètre protégé, avec un parking en sous-sol », lui a répondu Gérard Seimbille.
Un parking pour consolider le sous-sol
« Ah, parce qu’on va creuser en plus ? », s’est inquiétée l’élue écologiste.
« En effet, mais il est question de réaliser un coffrage souterrain pour consolider le tout. Le parking et les travaux en sous-sol pourraient permettre de sortir le quartier entier de l’arrêté de péril pris il y a une dizaine d’années », a insisté Philippe Houillon.
Aussi, la maîtrise des emprises foncières ainsi que les travaux de confortement sous le domaine public ont déjà été réalisés. Il s’agit maintenant de connaître la décision finale de ce fameux promoteur.
Sauf désistement, les prochaines étapes passeraient alors par le dépôt du permis de construire, la signature de l’acte de cession et, bien évidemment, une série de réunions publiques sur le sujet, « prioritairement avec les riverains », a rappelé le maire de Pontoise.
Joseph CANU