Dans la partie aujourd’hui à l’abandon des anciennes carrières du Routin et du Courcoux, à Fréhel (Côtes d’Armor), existent 700 m2 de bâtiments qui se dégradent. (Photo ICF)
Près de 39.000 personnes ont signé la pétition sur Internet contre le projet de parc de loisirs aux anciennes carrières de Fréhel (Côtes d’Armor). Elle a été mise en ligne le 24 février 2019.
« Une vision préhistorique »
Ses initiateurs estiment que « ce projet répond à une vision préhistorique du développement économique d’une région, dont on voit aujourd’hui où ça nous a menés ».
Sous le couvert fallacieux d’emploi et de mieux vivre, argument qui touche une partie de la population locale, il amènera pollution, nuisances sonores et environnementales, perturbation de la faune du cap, déchets de tout genre. Tout cela dans une recherche toujours plus absurde de profit, au bénéfice d’une minorité. »
Les pétitionnaires préféreraient « voir la nature reprendre ses droits » là où « durant des décennies, des tonnes de granit ont été prélevées à grands coups de pelleteuse et d’explosifs ».
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Un site à l’abandon
Rémi Loyer, le président d’Initiative Cap Fréhel, porteur du projet, a répondu point par point aux critiques, dans un communiqué. Dénonçant au passage « une pétition anonyme pour déformer et dénigrer ».
Il rappelle que « le projet est d’origine citoyenne et porté par une association de la commune de Fréhel, transparente et gouvernée démocratiquement ».
Le projet a pour objectif d’embellir un site depuis longtemps à l’abandon, fermé au public car dangereux, dont les bâtiments se détériorent et sont régulièrement vandalisés. (Il) contribuera ainsi à réduire progressivement le « point noir » environnemental résultant de l’exploitation des carrières depuis le 19e siècle ».
Des études environnementales
De plus, « des bureaux d’études environnementales et urbanistiques ont été missionnés pour élaborer une intégration paysagère optimale et un strict respect de la réglementation (Loi Littoral, SCoT, PLU) : comment pourrait-il en être autrement pour obtenir les autorisations ? »
Quant à « laisser la nature reprendre ses droits », c’est pour lui « un slogan qui fait fi de l’état des lieux environnemental du site et des restaurations de landes qui seront proposées en lieu et place de pinèdes artificielles non propices à la biodiversité naturelle ».
« Nous sommes vigilants »
Les associations environnementales d’Erquy, Fréhel et Plurien sont également montées au créneau pour défendre le projet.
« Nos associations […] ont pour objet notamment la sauvegarde des sites, la préservation des écosystèmes terrestres et marins. À ce titre nous travaillons sur ce projet depuis son origine. Nous sommes vigilants quant aux évolutions qui lui ont été apportées notamment pour tenir compte de nos préconisations. […] Ce que ne dit pas cette pétition, c’est que […] les falaises de Fréhel à cet endroit sont exsangues d’avoir subi, et de subir encore les dynamitages de ses flancs, les assauts des engins d’extraction. Ce constat est un fait, vérifiable par tous. C’est cet état de fait qui est irrémédiable. Or à défaut d’un projet de réhabilitation du site, la société d’exploitation des carrières sollicitera la prorogation de son titre minier qui conduira à poursuivre l’œuvre de destruction, de défiguration largement entamée de ce site ! Bien que cette alternative proposée aujourd’hui soit la seule, nous l’instruisons avec toute la vigilance, sans indulgence, telle que nous l’imposent le respect de la législation littorale, la fragilité de ce site. »
La pétition est visible sur www.mesopinions.com – le descriptif du projet est sur www.initiativecapfrehel.fr