C’est le seul et unique cimetière de la commune et il est arrivé à saturation. Tout au bout de la bien nommée rue du Repos, au cœur du village, se dresse le cimetière de Cergy et ses 1 483 concessions. L’adresse a vu passer plusieurs générations de Cergyssois en quête d’un repos éternel. Mais ce temps est aujourd’hui révolu. Car le cimetière de Cergy village affiche complet. Aucune concession n’est plus disponible. Quant au columbarium, seules 15 nouvelles urnes funéraires sont sur le point d’être livrées, portant le total à 93. Désormais, les Cergyssois qui passent de vie à trépas sont invités à rejoindre le cimetière intercommunal de Puiseux-Pontoise. Construit en 1989, afin de soulager les cimetières déjà surchargés de l’ex-Ville nouvelle, il est coupé du reste du monde. Seules les voitures peuvent y accéder. Les bus, eux, n’ont jamais osé s’y aventurer. Aucune ligne de la Stivo ne l’a jamais desservi…
L’ex-Ville nouvelle a vieilli
Au village, le cas du cimetière de Cergy interroge. «J’ai entendu dire qu’il n’y avait plus de place, moi, je n’ai pas envie de finir sous une autoroute avec des gaz d’échappement», s’est émue une habitante lors de la récente réunion publique organisée au Village. La réponse du maire n’a pas tardé. En mairie de Cergy, le dossier est connu. «C’est un vrai sujet, malheureusement, il est complètement plein sauf à prendre sur les jardins familiaux, a expliqué Jean-Paul Jeandon. Si vous avez leur aval, je suis d’accord, mais je connais déjà leur réponse…». Ce sera non. La seule issue mène donc tout droit jusqu’au cimetière intercommunal de Puiseux-Pontoise et son carré musulman, à neuf kilomètres du village. «Il n’est pas au bord de l’autoroute mais dans les champs», vante Jean-Paul Jeandon. Et peut-être qu’un jour prochain, un bus s’y arrêtera ou qu’un service à la demande le desservira. Le maire s’y emploie. «La principale objection des Cergypontains, c’est son accessibilité. Je me bats pour qu’on puisse y accéder en transport en commun. J’ai adressé un courrier en ce sens au président de l’agglo (Ndlr : Dominique Lefebvre, ancien maire de Cergy). J’espère que la desserte de ce cimetière sera inscrite au plan local de déplacement que l’agglo s’apprête à voter (Ndlr : en janvier). Il faut arriver à cette desserte. Mais il faudra regarder les coûts et lancer une étude de faisabilité».
Longtemps Cergy-Pontoise n’a pas eu à se préoccuper de ses cimetières. Elle était une Ville nouvelle peuplée de pionniers. Elle était jeune. Elle a vieilli. Et le sort de ses morts pose aujourd’hui question. «Toutes les autres villes de l’agglo seront de plus en plus confrontées à ce problème», estime Jean-Paul Jeandon. Les pionniers aussi finissent par mourir.