« Oscaro est déjà en train de recruter via des sociétés d’intérim ! », se réjouit Alain Leikine. L’ancien président du Ceevo (Comité d’expansion économique du Val-d’Oise), aujourd’hui à la tête du Conseil économique d’Argenteuil, se félicite de l’installation dans la zone d’activités du Val d’Argent, à Argenteuil, de l’entreprise Oscaro, spécialisée dans la vente par Internet de pièces détachées pour l’automobile.
« Il n’y a pas de fatalité à l’échec »
« Nous déménageons cette semaine de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour nous agrandir, car notre activité est en croissance de 14 % entre 2015 et 2016 », explique-t-on chez Oscaro. Objectif affiché : « Pouvoir traiter plus de demandes.» Le site tourne en vitesse de pointe à 60 000 commandes par jour. Pour améliorer son rendement, l’entreprise s’installe dans des locaux plus grands et avec une chaîne de convoyage trois fois plus longue (3, 2 km contre 1 km à Gennevilliers).
Oscaro s’était déjà installée dans un entrepôt de 24 000 m2 à Cergy il y a dix-huit mois. À Argenteuil, l’entreprise va occuper des locaux de 12 000 m2 (contre 9 000 m2 à Gennevilliers), rue Ambroise-Croizat, délaissés par le constructeur automobile Rover, « il y a une vingtaine d’années », précise Alain Leikine. Le personnel administratif et le centre d’appel d’Oscaro restent à Gennevilliers en revanche. L’entreprise arrive avec cent vingt employés dans ses bagages, mais elle s’apprête à recruter !
L’arrivée d’Oscaro, ce sont à terme « au minimum 200 emplois », explique Alain Leikine, qui parle d’« une nouvelle dynamique pour le territoire ». « Ce seront des emplois variés, intérimaires, Cdd, Cdi, des postes d’opérateurs de commandes, de manutentionnaires, etc. », précise-t-on au siège d’Oscaro.
Alain Leikine rappelle que si la commune d’Argenteuil « a subi malheureusement des délocalisations et récolté peu de fruits jusqu’à présent », « les choses sont en train de s’inverser, suite à notre travail pour changer l’image économique de la ville ».
L’implantation de l’épicier de luxe Hédiard, sur les quais de Seine, au moment du Championnat d’Europe de foot en France en juillet 2016, avait réjoui les élus, mais le départ de Yoplait (sur les quais de Seine), la délocalisation annoncée de 200 à 300 emplois chez l’avionneur Dassault et la fermeture programmée de l’usine Semperit (les salariés ont attaqué au tribunal leur employeur) ont douché l’optimisme ambiant. « L’arrivée d’Oscaro est une grande satisfaction. Il n’y a pas de fatalité de l’échec, Argenteuil a des atouts ! », plaide Alain Leikine.
La municipalité entreprend ainsi des investissements pour faire revivre la zone d’activités : lutte contre le stationnement anarchique et les dépôts sauvages, amélioration de la circulation et de la signalétique, renforcement de la vidéosurveillance.
« Dans le parc d’activités de la gare, les choses avancent également », lance Alain Leikine. La municipalité travaille avec la métropole du Grand Paris pour créer derrière Givaudan « un pôle moderne, avec start-up et hôtel de tourisme d’affaires, car le tourisme est en plein boom en Île-de-France ».
C’est aussi l’inauguration récente de Briqueville, près des quais de Seine, où doit aussi s’installer un hôtel lié au tourisme d’affaires, qui remplit d’espoir la muncipalité. « Nous avons de nombreux projets, comme celui d’un pôle de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Le travail entrepris depuis un an me donne satisfaction. D’ici à quelques mois, d’autres projets vont sortir », affirme Alain Leikine.