Lyonnaise d’origine, en formation à l’Insep, elle a suivi son entraîneur-formateur de toujours, Rémy Delhome, qui exerce désormais à la salle d’armes de la rue Parmentier. Licenciée à Saint-Gratien, elle contribue aux bons résultats du club Élite, qui a formé des championnes comme Valérie Barlois et Audrey Descouts. Elle est membre de l’équipe de France, avec qui elle partage des hauts et des bas. « Elle figure dans le même groupe depuis 2013 », souligne Benoît Janvier, entraîneur national. « Elle s’est affirmée en équipe, mais on ne retrouve pas forcément ses qualités en épreuves individuelles. Elle est capable de battre toutes les meilleures mondiales en relais par équipes, mais en individuel elle semble se mettre seule la pression. Elle a un fort potentiel, elle est travailleuse et régulière. En Coupe du monde elle figure en 32e et 16e de finale. Nous souhaitons qu’elle atteigne des podiums », confie le responsable des Bleues, à propos des épreuves qualificatives, qu’elle devra passer pour espérer disputer les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Un rendez-vous qui peut paraître loin mais dont la sélection débutera en avril 2019, par les manches de Coupe du monde. Bémol, cependant, le Cio pourrait réduire à deux le nombre de tireurs engagés en individuel. Une pression de plus pour l’athlète, qui vient de réaliser l’une de ses meilleures saisons. Notre groupe est jeune et il conjugue des expériences. Nous avons décroché l’or européen et l’argent mondial par équipes en juniors, en 2013 et l’argent européen en seniors, en 2016, avant d’être éliminées en quarts aux Jeux de Rio (face à la Russie). Notre niveau commence à se confirmer. Nous restons sur la même dynamique. Personne ne nous attendait dans cette épreuve. Nous avons créé la surprise lors de gros matchs. L’épreuve est restée collective. Dans le dernier relais, si je remonte au score, c’est aussi parce que j’étais portée par le collectif. Je savais que je devais rentrer dans la partie. Je sentais que nous allions gagner ce Championnat d’Europe. Oui, parce que j’amorce la partie que je mène. Puis elle s’adapte à mon jeu, me fait même douter du mien et je me retrouve derrière elle aux touches. J’ai opté pour une solution de jeu, que je n’ai pas forcément su gérer et adapter. Mais bon, je suis battue par celle qui termine la saison comme numéro 1 mondiale. Je ne perds pas contre une parfaite inconnue. Contrairement aux Europe, aux Mondiaux, nous étions très attendues. Nous étions toutes très tendues et au moment de mon dernier relais, le staff a changé de tactique. La stratégie de jeu des Coréennes est efficace. Elles cherchent à duper l’adversaire pour le piquer à la moindre erreur, c’est une technique qui ne s’adapte pas à la nôtre. Sur ce coup, il s’agit bien d’une défaite collective. Nous n’avons pas trouvé la bonne parade. L’objectif programmé reste les Jeux olympiques (elle a été éliminée en 16e à Rio). En attendant, il y a les compétitions du circuit mondial, avec les Coupes du monde et les Grands Prix. À raison d’une épreuve mensuelle sur huit mois, cela permet d’assurer l’évolution de son jeu. Nous pouvons ainsi effectuer les réglages lors des entraînements au club. Je me suis fait opérer mardi 1er août du poignet gauche (elle est gauchère). Un problème que je traînais depuis deux ans. J’espère reprendre la compétition cet hiver, en parfaite condition physique.
Entretien.
Que retenez-vous de cette saison, marquée de beaux combats en Championnats de France, d’Europe et du monde ?
Cette année, au Championnat d’Europe en Géorgie, vous décrochez l’or par équipes contre les Russes. Votre dernier relais, face à Kolobova, a été décisif pour la victoire.
Au Championnat du monde à Leipzig, vous retrouvez la Russe Kolobova, que vous avez battue en finale par équipes à Tbilissi et contre qui vous échouez en individuel. Êtes-vous déçue ?
À l’épreuve par équipes contre la Corée vous avez été écartée. Que s’est-il passé ?
À 23 ans, quels sont vos objectifs ?
Votre programme à venir ?
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L’épéiste Auriane Mallo opérée du poignet
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