Telle la foudre, la dynamique En Marche s’est abattue sur la 10e circonscription du Val-d’Oise (ex-cantons de Cergy Nord et de l’Hautil moins Neuville-sur-Oise). Dimanche, au soir du premier tour des élections législatives, Aurélien Taché, le champion de La République en Marche, a rassemblé 36,72 des voix. Partout, l’ex-conseiller Ps au ministère du Logement, débarqué en terre cergypontaine dans le costume du parfait inconnu, est arrivé en tête. De Boissy-l’Aillerie à Boisemont, Courdimanche et Jouy-le-Moutier en passant par Menucourt, Osny et Puiseux-Pontoise jusqu’à Vauréal et les quartiers nord de Cergy.
« J’espérais être en tête de ce premier tour mais ce score de 36 % est une bonne surprise. L’objectif est largement atteint ce soir. Les électeurs ont montré qu’ils souhaitaient donner une majorité claire au président. Mon parcours et mon profil ont séduit les électeurs de cette circonscription. On a mené une campagne de terrain très active. Au premier tour, le message envoyé est clair mais je ne crie pas victoire. Je reprends la campagne dès demain, rien n’est fait.»
« Sous le choc »
Au second tour, le candidat En Marche affrontera la France Insoumise. Comme lors du premier round de la présidentielle, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon arrache la deuxième place. Avec 14,42 % des suffrages, sa candidate, Katia Noin-Ledanois, se qualifie au nez et à la barbe de Virginie Tinland (Lr) et de Dominique Lefebvre (Ps), représentants des deux partis traditionnels envoyés au tapis. Dimanche soir, à l’hôtel de ville de Cergy, Katia Noin-Ledanois ne réalisait pas encore. « Je suis un peu sous le choc, sourit-elle, alors que Jean-Paul Jeandon, le maire Ps de la ville, vient de lui annoncer sa qualification pour le second tour. Je ne vais pas bondir de joie mais je suis très heureuse. Les gens en ont assez de ce mélange entre élu local et député. Il (Ndlr : Dominique Lefebvre) a trop mélangé. On a été porté par la dynamique de la présidentielle et on a tout fait pour aller dans la continuité. On ressemble aux électeurs, nous sommes eux. Le second tour ? On va mettre le paquet, ça va être d’enfer ». Dans le viseur de celle qui se veut la porte-voix des « plus modestes » : le clientélisme et « la maltraitance humaine » promise par « la destruction du code du Travail ».
« Des raisons de se consoler »
Symbole d’un parti à la rose en état de mort clinique, Dominique Lefebvre, député Ps sortant, est éliminé sans gloire. L’ancien maire de Cergy termine quatrième avec seulement 11,66 % des suffrages. Mieux que les 8,19 % obtenus par Benoît Hamon lors de la présidentielle. Insuffisant pourtant. Son pedigree d’élu local dont il pensait qu’il l’immuniserait de la double menace Lrem-France Insoumise n’a pas pesé lourd. Face à la déferlante En Marche, le socialiste, qui avait appelé à voter Macron à la présidentielle, a coulé à pic. Sa défaite, Dominique Lefebvre l’attribue au contexte national. Et il parvient à y trouver un avantage. « Ça règle une question douloureuse : celle de la présidence de l’agglo de Cergy-Pontoise (Ndlr : qu’il aurait dû quitter en cas de réélection en raison de la loi sur le cumul des mandats). Entre cirer le banc à l’Assemblée nationale ou conduire une politique à l’échelle de l’agglomération, le choix est vite fait. Il y a des raisons de se consoler… ». Même cause, même sanction pour Virginie Tinland, la candidate des Républicains. Pour sa première législative, elle glane 12,13 % des bulletins. Et doit se contenter de la troisième place. Les électeurs de la 10e circonscription ont choisi le renouveau. Celui que leur a promis Emmanuel Macron. Celui que dit incarner du haut de ses 32 ans Aurélien Taché. Dimanche 18 juin, la 10e circonscription, née en 2012 du redécoupage de la 2e circonscription, élira un député nouveau. Fort de sa confortable avance de 22 points, Aurélien Taché a déjà un pied à l’Assemblée nationale. Il ne lui reste plus qu’à confirmer.