Aux grands maux les grands remèdes. Pour faire face à la vague d’incendies de véhicules dans les quartiers des Louvrais et des Cordeliers, « un phénomène d’une ampleur inédite », le député-maire (Lr) Philippe Houillon souhaite expulser les locataires d’habitations à loyer modéré responsables d’un trouble à l’ordre public.
Cela fait plus d’un mois que les incendies de véhicules se répètent, généralement la nuit, dans les quartiers des Louvrais et des Cordeliers. Plus d’une trentaine de voitures sont ainsi parties en fumée depuis le 13 avril, date du début de ces incivilités qui ont fini par mettre une partie de la population pontoisienne à cran. Des habitants qui ont pu échanger et poser toutes les questions qu’ils souhaitaient, lors d’une récente réunion.
« Du jamais vu ! »
« C’est du jamais vu. Le phénomène, son ampleur et les circonstances de cette prolifération de délits sont totalement inédits ! Et si la Ville ne possède pas les compétences nécessaires pour régler, seule, le problème, nous sommes bien évidemment préoccupés au plus haut point, sachant que, depuis le début, c’est nous qui sommes en première ligne face au désarroi des riverains », confie Philippe Houillon, le député-maire (Lr) de Pontoise.

Bilan du commissaire
Jeudi 18 mai, l’élu ainsi que plusieurs autres membres du conseil municipal étaient au côté de Marc Le Solleu, le commissaire divisionnaire de Cergy lors d’une réunion « semi-publique » pour échanger sur la question avec une cinquantaine d’habitants des quartiers concernés. « Le commissaire a confirmé avoir missionné la brigade anticriminalité (Bac) pour effectuer une surveillance accrue dans les secteurs touchés, de jour comme de nuit, afin de sortir au plus vite de cette situation, encore une fois, inédite », explique le premier magistrat de Pontoise. Si ce dernier a également insisté sur l’importance de poursuivre le développement du programme de vidéosurveillance, la mesure phare décidée lors de cette réunion était « la volonté de mettre en œuvre l’expulsion automatique des locataires d’habitations à loyer modéré responsables d’un trouble à l’ordre public ».
Expulsion des fauteurs de troubles
La loi du 5 mars 2007 prévoit en effet d’instaurer une disposition qui permettrait d’insérer dans un bail d’habitation une clause prévoyant sa résiliation de plein droit en cas de troubles du voisinage constatés par une décision de justice. La décision d’appliquer cette dernière a été « prise en accord avec les riverains et les bailleurs sociaux », souligne le maire. Enfin, Philippe Houillon indique avoir insisté pour que la police nationale communique les résultats de son enquête « dans la semaine ».

« Il faudrait deux fois plus de policiers municipaux pour surveiller la nuit ! »
« La mairie ne peut pas se substituer à la police nationale sans que cela n‘exige un investissement énorme de l‘argent public », insiste le député-maire (Lr) Philippe Houillon.
Un million d’euros
« Sachant que la police municipale qui compte 23 agents ne travaille pas la nuit, il faudrait doubler les effectifs pour pouvoir assurer une surveillance nocturne. Le coût serait d‘un million d‘euros au minimum, au préjudice de nos contribuables », conclut l’élu. Ça fait effectivement un peu cher, même pour une mairie dont les comptes sont au vert.

Une procédure est en cours
Selon nos sources, plusieurs mineurs soupçonnés d’être les auteurs des incendies auraient été interpellés il y a quelques semaines. Il s’agirait donc de phénomènes de bande. Plusieurs procédures seraient en cours auprès de la Justice. Lorsqu’elles seront complétées par une instruction poussée de la police nationale, les délits pourront être jugés. Dans ce cadre, le chef de la police, qui rend compte quotidiennement de ses actions à la Ville de Pontoise, a rappelé aux habitants des Louvrais que tous les renseignements que pourraient fournir les personnes qui ont été témoins d’actes malveillants étaient bons à prendre. « Les administrés ne doivent pas s’autocensurer », insiste la mairie. Ces témoignages restent bien évidemment anonymes, selon le principe de la procédure de l’audition sous X.
Joseph CANU