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« Il y a une dégradation de la sécurité publique depuis deux trois mois à Pierrelaye », lance Éric Bosc, conseiller municipal (Lr) d’opposition, chef de file de la droite locale. « Les gens en ont plus que marre. Ils nous disent leur désarroi. Ça a commencé par des tags et ça monte crescendo : des voitures brûlées, des locaux à poubelles incendiés au Clos Saint-Pierre, des abris bus vandalisés sur l’avenue du Général-Leclerc (D14) ». Éric Bosc admet que « Pierrelaye, ce n’est pas La Courneuve, mais il y a une délinquance en train de s’installer. On n’était pas habitué à ça ».
« Le résultat d’une politique laxiste »
« Nous n’avons jamais connu une telle situation », déplore Bernard Leblanc, membre de son équipe, tandis que Patrick Roche, conseiller d’opposition (Lr), dénonce le « résultat d’une politique municipale laxiste. Le maire a toujours été contre la vidéoprotection car cela reporte les problèmes ailleurs. C’est son argument. Il a toujours été opposé à la police municipale car ce n’est pas à lui de faire la police mais à l’État. Donc, il a une demi-police municipale : quatre policiers seulement pour 8 000 habitants ».
Selon Éric Bosc, « il en faudrait entre huit et douze, pour que la police municipale soit joignable, et pas au bout de 72h ou 96h comme aujourd’hui, ce qui est un problème. ».
« Je fais le maximum », assure pourtant le maire, Michel Vallade (Pc). « Comme tous les maires, de droite comme de gauche, j’ai beaucoup de difficultés. La situation se dégrade de façon générale. Il y a eu 10 000 policiers de moins du temps de Nicolas Sarkozy. Les communes doivent faire face à la baisse des moyens de l’État pour la police, et aux communes en dotations. Si je devais embaucher quatre agents de police municipale, c’est un budget de 300 000 €, soit 7 à 8 % d’augmentation d’impôts. Le Département (Ndlr, dirigé par la droite) les a augmentés de 30%. Les contribuables sont au bout du rouleau. La démagogie, c’est facile, voter le budget recettes, c’est plus difficile. La police municipale travaille trente-cinq heures par semaine. Il faut aussi tenir compte des absences, des arrêts maladie, etc. Dans les faits, ils ne sont pas quatre en permanence. ».
Michel Vallade : « Je fais le maximum »
Pour l’opposition, la vraie raison de la non-embauche de policiers « est politique, car la Ville a les moyens, elle dégage un excédent de deux millions d’euros chaque année ».
« Ils n’ont rien compris ! », s’agace Michel Vallade. « Ces deux millions d’euros, c’est un fonds de roulement qu’on reporte d’année en année. J’ai deux mois de trésorerie disponible en cas de nécessité, pour payer les fonctionnaires ou les factures. Cela évite la cavalerie. Il n’y a pas d’argent caché. Accepter la brigade de soirée et de nuit, c’est un choix politique : je reverse 100 000 € par an pour ça à l’agglomération. Ni la police muncipale, ni les caméras ne règlent tout. Les caméras sont souvent vandalisées. On les fait même garder parfois par la police ! Quant aux délinquants interpellés, on les retrouve souvent dans la rue après leur garde à vue. On ne va pas les mettre en prison à vie. L’opposition utilise la sécurité comme fonds de commerce, comme le fait Le Pen, en soufflant sur les braises. Ce comportement est un peu lamentable.»
« Michel Vallade est fataliste. Faire une politique sécuritaire, ce n’est pas honteux. Moi, si je suis élu maire, je développerai la police municipale », lance Eric Bosc. Comme un avant-goût de campagne électorale…