La réunion publique concernant le projet de démolition-reconstruction du gymnase Foch a tenu toutes ses promesses. Mais pas forcément dans le sens de la municipalité. En cause : les 50 logements qui doivent couvrir la dépense engendrée par le nouveau gymnase. Pour la ville, c’est notamment un moyen de rattraper son retard en matière de construction de logements sociaux. Mais les locaux ne l’entendent pas ainsi, à l’instar des habitants de la résidence des Ormes. Pendant plus de deux heures, chacun a interpellé tour à tour les représentants de la Mairie pour défendre ses intérêts. « Nous avons déjà des problèmes de stationnement. Alors avec des logements en plus, ça va être de plus en plus difficile de se garer. Pensez aux enfants, aux écoles. Le secteur va être encombré. Entre la gare, le gymnase et le théâtre, tout le monde se gare ici. On sature », ont-ils fustigé de concert. Avant de poursuivre sur l’environnement : « La vue va être bouchée. Quand on regarde la construction, cela va devenir une cité. C’est un quartier agréable. L’avenue Foch donnait de l’air. Là, il n’y en aura plus. Nous nous sommes moqués, il y a quelques années, d’Éragny qui a bétonné. Aujourd’hui, on fait pareil ! Pourquoi faire un immeuble pour financer un gymnase ? Nous payons nos impôts pour ça », estiment-ils, étonnés face à l’ampleur du projet.
Des travaux estimés à 4 millions d’euros
Côté mairie, face à une salle des fêtes remontée à bloc, tous sont apparus désorientés et perplexes. À l’instar de Frédéric Ruotte, adjoint à l’urbanisme, au micro : « Vraiment là je ne comprends pas. Je trouve ça dommage. Le centre-ville se meurt. Les magasins ferment. Il faut créer du logement pour attirer le chaland. » Au tour de Bruno Lakehal, adjoint aux sports, de renchérir : « Le projet n’est pas encore abouti. Nous en sommes à l’étude de faisabilité, donc calmez-vous. Aujourd’hui, il faut maintenir le gymnase car il y a un lycée à côté. Et nous devons nous demander comment minimiser les coûts pour la ville pour financer sa reconstruction ». En effet, d’une superficie totale de 1 480 m2 , la structure, située sur une parcelle communale, souffre depuis plusieurs années de diverses failles. Sa création remonte aux années 1970. Et l’usure du temps a fait des siennes, notamment au niveau de la toiture et de l’étanchéité. Sans oublier que le site ne correspond plus aux normes d’accessibilité. Les travaux sont estimés à 4 millions d’euros pour une livraison prévue d’ici à 2020- 2021. Outre une aide accordée par le Conseil départemental des Yvelines, la Région Île-de-France ou encore la communauté urbaine Gpso, la Ville espère profiter du dispositif Prior’Yvelines du Conseil départemental, qui vise à accompagner les communes bâtisseuses.
« Il y aura toujours des problèmes de places »
Venu spécialement de Nantes et retardé par les bouchons, Jean Foucaud débarque alors tardivement au cœur de cette réunion au brouhaha grandissant. L’urbaniste du cabinet d’architectes Cap Urbain, chargé du projet, tente de rassurer l’assemblée : « L’idée, c’est de désenclaver le cœur de l’îlot. Nous avons prévu un stationnement à deux niveaux. Un sous le gymnase avec 50 places, et 25 places au sol. On envisage un écoquartier avec de la densité raisonnée et de la végétalisation », a-t-il expliqué, admettant qu’« il y aura toujours des problèmes de places, c’est partout pareil ». Ce bureau d’études, qui a proposé diffé- rentes options à la commune, agit dans le cadre du Plan local d’urbanisme (Plu). Le gymnase, lui, sera notamment équipé d’un mur d’escalade, d’une tribune de 150 places, de vestiaires et d’une salle de réunion. Ses utilisateurs, des élèves du lycée Jules-Ferry aux handballeurs du club de Conflans, devraient être accueillis dans les autres gymnases de la ville le temps des travaux. Des précisions qui n’auront pas réussi à convaincre les habitants, très frileux à l’égard de cette présentation. « On va tirer les conclusions de tout ça, et savoir si on arrive à maintenir ce projet en l’état. Si c’est rejeté, il n’y aura pas de nouveau gymnase », assure quant à lui Frédéric Ruotte. Un vrai dialogue de sourds, au bout duquel chacun est reparti avec ses idées.
Florian DACHEUX