Avec des cloisons hautes de dix mètres, soit quatre étages, et pesant onze tonnes, on pourrait se croire, au fond du bassin, dans une cathédrale ! Impressionnant chantier que celui qui se déroule actuellement sous la cour de la maternelle du groupe scolaire Victor-Hugo, rue de l’Est, à deux pas de l’hôtel de ville.
5 500 000 litres de capacité
Le Siare (Syndicat intercommunal d’assainissement de la région d’Enghien-les-Bains) y réalise depuis onze mois la création d’un bassin de rétention d’une capacité de 5 500 mètres cubes, soit 5 500 000 litres.
Le chantier, déjà bien avancé maintenant, doit s’achever dans cinq mois. L’objectif de ces travaux d’un montant d’un peu plus de 6,5 millions d’euros : lutter contre les inondations à Ermont et plus spécifiquement dans ce quartier, comme l’explique la directrice générale du Siare, Amparo Martaud.
« Dès qu’il y a de gros orages, ce quartier (Ndlr, qui mêle pavillons et habitat collectif) est victime d’inondations récurrentes. Les eaux pluviales arrivent de la rue Branly et la route de Saint-Leu. Les réseaux sont saturés et débordent. Les gens se retrouvent avec plus d’un mètre d’eau dans leurs caves. La Ville a bien tenté d’y remédier en augmentant la capacité des canalisations, mais cela ne suffisait pas. C’est lié à la topographie du secteur. Pour construire ce bassin, il fallait de l’espace. On a dimensionné le bassin pour des pluies trentennales». L’ouvrage sert au moment où les canalisations débordent. Rempli en cas de grosses intempéries, le bassin sera ensuite vidé par pompage et l’eau renvoyée dans les collecteurs.
« Ermont se situe à un point bas de la vallée de Montmorency »
« Le problème, c’est que nous sommes un point bas de la vallée de Montmorency », poursuit Hugues Portelli, sénateur-maire (Lr) d’Ermont. « Les nappes phréatiques sont très hautes. Toutes les eaux pluviales arrivent ici. Et comme il y a de plus en plus de gros orages avec une forte pluviométrie, il y a de plus en plus souvent des inondations. Cela va jusqu’aux Chênes ».
Un bassin va également être construit devant le parc Beaulieu, rue de la République. « Ce deuxième collecteur, qui fera 6 000 mètres cubes, est prévu pour l’an prochain », explique Hugues Portelli. « Nous allons aussi créer d’autres mini-bassins à l’occasion de travaux de réalisation de parkings. Tout cela devrait suffire ».
Le Siare projette aussi de construire, à l’horizon 2019-2020, deux autres bassins, de 10 000 et 15 000 m3, à Soisy-sous-Montmorency et Deuil-la-Barre.
À la rentrée de septembre, les enfants de maternelle – qui jouent le temps des travaux dans la cour des primaires, scindée en deux – retrouveront leur cour comme si de rien n’était ou presque. Seul un petit édicule en surface signalera la présence du bassin.