De nombreuses fleurs (beaucoup de roses), des bougies, des témoignages de soutien.
“De quel droit ? Nous clients, à qui vous êtes très chers, sachez que nous sommes de tout cœur avec vous”. Devant la boutique de “Nelly Fleurs”, à côté de Leader Price, dans le centre commercial des Diablots à Saint-Leu, les marques d’affection se multiplient pour la famille Leclerc, qui attend toujours des nouvelles de Gilles, qui a été blessé par balle vendredi soir au Bataclan.
«On n’a pas d’infos, on attend toujours. Ça devient insoutenable», explique sa sœur, Marianne. «J’ai appelé l’institut médico-légal. Je sais qu’il reste encore quinze corps à identifier. On m’a également dit, dans un hôpital parisien, qu’il y avait encore un certain nombre de blessés graves qui ne peuvent pas parler. On garde espoir».
Gilles Leclerc, 32 ans, travaille ici comme fleuriste avec sa mère Nelly, qui est installée dans le quartier depuis une trentaine d’années.
Des fans de Death Métal et de ce groupe
Avec sa copine Marianne, avec qui il vit depuis deux ans à Ermont, Gilles était vendredi 13 novembre au Bataclan, «parce qu’ils aiment le rock, témoigne sa sœur. Gilles est fan de death métal. Marianne était déjà allé voir Eagles of Death Metal il y a huit ans au Bataclan.»
Vendredi soir, juste avant le concert, le couple s’est fait un selfie dans la salle de spectacle parisienne, juste avant le concert.
Cette photo où on les voit un verre à la main, a été postée sur Facebook par sa sœur. Encore sous le choc, Marianne, qui, elle, n’a pas été blessée et qui, évacuée ensuite par le Raid au bout de deux heures d’angoisse, s’est retrouvée ensuite à la cellule de soutien dans la mairie du 11e arrondissement, avant d’être récupérée au petit matin, samedi, par sa belle-famille, ne souhaite pas témoigner devant la presse.
«Elle nous a raconté que mon frère a été tout de suite touché, dès la première rafale. Il a cherché à protéger Marianne. Ils se sont retrouvés au sol comme tout le monde et ils sont restés ainsi pendant deux heures. Elle ne pouvait pas savoir comme Gilles allait car il n’était pas question de bouger ou parler.»
Des tatouages au torse et au bras
Marianne , qui vit en Bretagne, à La Trinité-sur-Mer, est venue rejoindre sa famille saint-loupienne dès qu’elle a pu, samedi soir. Elle multiplie depuis les appels : hôpitaux, institut médico-légal, et celui de la cellule qui gère l’ensemble des hôpitaux.
«On les harcèle poir avoir des nouvelles. Je peux comprendre que les premiers jours on puisse ne pas avoir de nouvelles. Mais aujourd’hui lundi, trois jours après, on s’étonne que rien ne soit mis en place. D’autant plus que j’ai donné des indications très précises pour pouvoir identifier mon frère, en particulier les tatouages qu’il a sur le torse et sur le bras».
Ce soir à 18h, un rassemeblement est prévu devant la boutique du centre commercial des Diablots. Organisé par les amis de Gilles cette fois. «Une chaîne de solidarité se met en place» confie la maman. C’est un réconfort de voir que les gens sont solidaires. Hier dimanche matin, des gens du quartier, des amis, des clients, sont venus devant la boutique. J’étais passée pour régler des commandes. Ils sont venus car Gilles est apprécié. Un garçon gentil qui aime beaucoup son métier». Dans le quartier où “Nelly Fleurs” est installé depuis 30 ans, beaucoup de gens en effet l’ont vu, lui et sa sœur, grandir.