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Tour 3M : la fin est proche

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Portée par le promoteur immobilier Nexity, la déconstruction de la tour accouchera d'un programme immobilier<br />
de 1 200 logements et d'un parc urbain. Ses 800 salariés iront s'installer tout à côté, dans un nouveau siège de 11 000 m<br />
érigé sur un terrain de foot abandonné de la rue des Chauffours. -
Portée par le promoteur immobilier Nexity, la déconstruction de la tour accouchera d’un programme immobilier
de 1 200 logements et d’un parc urbain. Ses 800 salariés iront s’installer tout à côté, dans un nouveau siège de 11 000 m
érigé sur un terrain de foot abandonné de la rue des Chauffours. –

Son épaisse silhouette aura bientôt disparu du paysage cergypontain. La démolition de la tour 3M, ce symbole de l’ex-Ville nouvelle hérité des années 70, sera amorcée dès le printemps 2019. Avec un an d’avance sur le calendrier initial qui prévoyait une mise à mort en 2020-2021. Dans deux ans, les engins de chantier s’attaqueront à ce monstre métallique de 14 étages rongé par l’amiante qui abrite le siège social français du géant américain. L’opération sera étalée sur 12 mois.

Adn amianté

Portée par le promoteur immobilier Nexity, la déconstruction de la tour accouchera d’un programme immobilier de 1 200 logements et d’un parc urbain. L’entreprise américaine spécialisée dans les adhésifs, qui avait fait le pari de Cergy-Pontoise dès ses premières heures, ne tournera pas le dos à l’agglo. Un temps évoqué, le scénario du départ a été entièrement réécrit. Ses 800 salariés iront s’installer tout à côté, dans un nouveau siège de 11 000 m2 érigé sur un terrain de foot abandonné de la rue des Chauffours, près de la Cpam.

« Beaucoup de nos salariés habitent l’agglo et ils s’y sentent bien. 10 à 15 % vivent dans l’Oise ou l’Eure, il aurait été compliqué pour eux de déménager près de Paris, confie Philippe Houbert, le directeur du site 3M de Cergy. La vente de la tour et de ses 7 hectares aura lieu en juin, les travaux commenceront immédiatement.» La semaine passée, lors de la rencontre économique organisée à l’Essec par l’agglo cergypontaine, le responsable a divulgué le calendrier précis des opérations. « Notre emménagement interviendra au premier trimestre 2019. La déconstruction de la tour sera menée du printemps 2019 jusqu’au printemps 2020. C’est un crève-cœur car cette tour fait partie de Cergy, mais sa rénovation aurait coûté plusieurs millions d’euros ».

Obsolescence

Sacrifiée « en raison de son état d’obsolescence incompatible avec les standards requis », la tour 3M fera l’objet d’une minutieuse déconstruction en raison de son adn amianté. « Un diagnostic pour repérer des matériaux et produits contenant de l’amiante avant démolition devra être réalisé dès lors que les personnels auront évacué la tour », précise dans son rapport le commissaire-enquêteur chargé de passer au crible ce projet à haut risque.

La tour 3M s’effacera devant une opération immobilière d’envergure dont l’épilogue est annoncé pour 2023. 1 200 logements aménagés dans des immeubles de 2 à 7 étages sont programmés. Dont 750 en accession, 230 à vocation sociale, 50 à 100 intermédiaires ainsi qu’une résidence seniors de 120 logements offrant restaurant, piscine et salle de sport ouverts à tous. Une crèche de 60 berceaux, 1 000 m2 de commerces et un parc urbain posé le long de l’A 15 compléteront le dessein qui proposera 1 640 places de stationnement. Dans ce secteur des Marjoberts en mutation, une tour va bientôt tomber pour autoriser la naissance d’un nouveau quartier.

« Du tas de rouille à l’édifice patrimonial »
Conçue par l’architecte Paul Depondt entre décembre 1976 et décembre 1978, la tour métallique 3 M n’a pas toujours été envisagée comme un trésor du patrimoine cergypontain. C’est ce qu’on apprend à la lecture de l’ouvrage « Le Projet 3M France de Cergy-Pontoise : du tas de rouille à l’édifice patrimonial », paru en 2003 aux éditions Presses universitaires de France et signé Anne-Charlotte de Ruidiaz. Extraits : «Ardemment souhaitée par les concepteurs de la ville nouvelle, cette implantation les déconcerte tant la forme de l’édifice s’accorde mal avec l’idéologie architecturale du moment. Victime d’un rejet éthique explicite à ses débuts, ce bâtiment fait cependant aujourd’hui l’objet d’une reconnaissance officielle, devenant un signal urbain reconnu. (…) 3 M apparaît aujourd’hui comme un lieu de mémoire de Cergy. (…). L’édifice voit, dans le temps, son statut de signal urbain au service d’une multinationale enrichir, de surcroît, l’image de la Ville nouvelle. En 2002, la convention lumière signée entre les représentants de Cergy et ceux de 3M France programme, en priorité, l’éclairage spectaculaire de la tour. L’intervention d’Alain Guilhot, concepteur lumière ayant entre autres à son palmarès l’illumination de la ville de Lyon, chargé de ce travail de valorisation, signe l’entrée du monument dans les sphères du patrimoine ».

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