Le centre hospitalier René-Dubos ne lavera plus son linge salle « en famille », mais à Gonesse. Depuis une semaine, l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) dénonce, en effet, la fermeture définitive de la blanchisserie interne de l’établissement public.
« Non-respect des engagements »
« Les agents nous ont alertés sur l’abandon du projet de maintien de cette dernière avec, à la clef, la suppression de 18 postes. Ou plutôt 28, car le projet initial actait déjà la réaffectation de 10 postes », indique le syndicat. Ce dernier évoque « une décision incompréhensible et honteuse », prise en dépit du fait que « des concessions et un accord avaient été trouvés ». L’Unsa s’étonne de ce « non-respect des engagements » et du revirement soudain de la direction. « Alors que le projet n’a en rien changé, il est annoncé aux agents, mais pas aux syndicats, que son coût vient de vivre inopinément une augmentation exponentielle qui le rendrait non viable », s’insurge le syndicat.
« Accords de façade »
Pour l’Unsa : « Les échanges et l’accord avec la direction n’étaient que de façade et le but non avoué était la fermeture au profit de la blanchisserie inter-hospitalière de Gonesse (Bih), dans une optique de management à la Brutus poignardant César. » Il prévient la direction qu’il « ne laissera pas faire et s’organise déjà pour faire front au côté des 18 familles qui se trouvent plongées dans la spirale de la peur du lendemain ».
De son côté, Karine Chatenay, secrétaire général de l’Union Française des Aides-Soignants (Ufas), dénonce le « manque d’investissement pendant des années pour rénover la blanchisserie », ainsi qu’une « décentralisation destinée à renflouer les finances de la Bih, déficitaire ». Ironiquement, elle demande « la fermeture du service de la direction ».
Si le dossier est étudié par la direction de l’hôpital de Pontoise depuis une dizaine d’années, le sort de sa blanchisserie semble bel et bien scellé. « Contrairement à ce qui avait été promis aux agents, aujourd’hui, il nous est impossbile de la maintenir en état », admet Alexandre Aubert, le directeur du groupement hospitalier de territoire Nord Ouest Vexin Val-d’Oise . C’est une mauvaise estimation financière du projet initial qui serait à l’origine de ce changement de cap. « Il faudrait compter cinq millions d’euros pour rénover la blanchisserie, sans parler de son coût de fonctionnement : 2,20 euros le kilos de linge, contre seulement 1,45 euro pour celle de Gonesse. » Avec l’argent ainsi économisé, le directeur promet « d’investir dans l’achat de nouveaux matériels : pour l’Irm et la coronarographie. » Quant au personel, « les agents qui travaillent dans ce service, sont actuellement reçus un par un par la direction afin de choisir, ensemble, le service de l’hôpital de Pontoise dans lequel ils seront reclassés », assure Alexandre Aubert.
Fermée depuis le 1er mars, la blanchisserie devait initialement rouvrir ses portes le 1er janvier 2018 en effectif réduit, en ne soutraitant que le linge plat (draps et alèses) à la blanchisserie inter-hospitalière de Gonesse. « Les hôpitaux d’Argenteuil, de Gonesse et d’Ermont-Eaubonne ont déjà adhéré à ce projet », note le directeur. La décision de fermeture définitive ou partielle sera prise fin avril.
