Oxford-sur-Oise
Ce soutien sonnant et trébuchant, octroyé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, doit autoriser l’université de Cergy-Pontoise (Ucp) et les grandes écoles partenaires du projet que sont l’Essec, l’Ensea et l’Eisti, d’accéder à leur rêve : créer dans les dix-quinze ans un véritable campus international et ainsi imposer leur voix dans le concert des universités mondiales. Une ambition partagée et soutenue par le Conseil départemental du Val-d’Oise et l’agglo cergypontaine.
Ce fameux campus à l’anglo-saxonne, dont le coût est évalué entre 300 et 400 millions d’euros, abritera dès 2018 une éco-cité de l’innovation et de l’entrepreneuriat (5 000 m2 dédiés à des start-up). Équipements de loisirs et sportifs (terrains de foot, de basket…) ainsi que quelque 5 000 logements sont également inscrits au cahier des charges. À terme, Cergy-Pontoise comptera 47 000 étudiants, soit 17 000 de plus qu’aujourd’hui. Learning center ou bibliothèque universitaire des temps modernes, installée au sein de l’ancienne patinoire de Cergy-préfecture et centre de conférence aménagé dans l’ancien cinéma Ugc, sont également annoncés. « C’est une excellente nouvelle pour le territoire. En moins de 25 ans, l’université de Cergy-Pontoise est reconnue au niveau national et international », souligne Jean-Paul Jeandon, maire Ps de Cergy.
Le campus prendra place le long des bords de l’Oise dans un triangle compris entre le site universitaire de Saint-Martin à Pontoise, celui de Neuville-sur-Oise et Port Cergy. Pour l’agglo, l’enjeu est double : développer une véritable vie étudiante et séduire les meilleurs étudiants et chercheurs étrangers à l’aide d’une vitrine attractive capable de vendre l’Ucp à l’international, dans un contexte de concurrence acharnée.
«La qualité de vie et l’accueil sont aujourd’hui un vrai critère au niveau national et international pour attirer des étudiants étrangers en master », expliquait, il y a quelques mois, François Germinet. Depuis, le président de l’Ucp a beaucoup voyagé pour tenter de capter les secrets de la réussite. « Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs universités en Europe et en Asie. Ces institutions ont su se transformer en 10 ou 15 ans pour se hisser parmi les universités de rang mondial. Nous voulions comprendre les clefs de leur succès et les prendre comme boussole.»
Car le projet I-Site, dont le campus international est la pierre angulaire, répond à un objectif précis : favoriser l’émergence d’une université internationale qui « intègre le top 200 des universités mondiales d’ici dix ans » et se taille une réputation mondiale sur le front de la recherche, des masters et des doctorats. Il s’agit tout simplement de hisser l’Ucp au rang des universités qui comptent dans le monde. Et de faire de Cergy-Pontoise une sorte d’Oxford-sur-Oise…