Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 19744

Gaël Callonnec mis en examen pour diffamation

$
0
0

Les élus du groupe d'opposition Conflans Énergie Populaire, Gaël Callonnec (à gauche) et Jean-Pierre Lacombe.
Les élus du groupe d'opposition Conflans Énergie Populaire, Gaël Callonnec (à gauche) et Jean-Pierre Lacombe.

Il n’en revient toujours pas. Accusé de diffamation par le directeur du conservatoire de musique Géry Liausu, Gaël Callonnec, élu d’opposition (Dvg) du groupe Conflans Énergie Populaire, vient d’être mis en examen. En cause : la nomination du directeur du conservatoire à la tête du théâtre SimoneSignoret, critiquée par l’élu d’opposition. « J’ai douté de sa capacité à gérer en même temps ces deux structures. Je m’en suis étonné, d’autant qu’il n’avait ni les diplômes ni les compétences requises pour exercer la gestion d’un établissement de cette importance », raconte l’ancienne tête de liste aux municipales de 2014.

« Management critiquable »

Une histoire qui puiserait ses origines dans des dysfonctionnements survenus au sein du conservatoire. « L’un des employés est atteint du syndrome de Raynaud (Ndlr : trouble chronique de la circulation du sang dans les extrémités), et était confiné dans un des toilettes handicapés de 7 m2 , sans point d’eau », martèle Gaël Callonnec. Selon ses dires, l’absence de réponse aux trois courriers envoyés au maire, pour l’alerter de cette situation, « l’ont poussé à intervenir en conseil municipal ». Pour Jean-Pierre Lacombe, colistier (Dvg) de Gaël Callonnec, « il nous appartient, à nous élus, de dénoncer les manquements aux règlements qui pourraient être commis par des élus ou par des agents couverts par des élus. Et en l’espèce, c’est manifeste ! ». Les faits remontent au conseil municipal du 7 septembre 2015. À l’ordre du jour : une délibération concernant la nomination de l’actuel directeur du conservatoire de musique, au théâtre Simone-Signoret. Une demande qui a le don d’étonner Gaël Callonnec «  Son management paraissait critiquable. J’ai fait valoir que ce monsieur n’avait aucun projet pédagogique ; qu’il n’y avait pas eu de réunion du conseil d’établissement et qu’il aurait manqué à certaines de ses obligations réglementaires », énumère-t-il. Et de poursuivre : « D’autre part, des différends existent entre lui et son personnel. Certains professeurs parmi les plus expérimentés lui reprochaient un comportement humiliant et agressif ». Une intervention qui a fait sortir de ses gonds le maire (Lr) de Conflans, Laurent Brosse, qui lui a reproché « une attaque personnelle ». Selon Gaël Callonnec, « en définitive, la municipalité protège les directeurs, mais pas les agents. Les différends que j’ai évoqués sont publics : le directeur a un procès en cours pour harcèlement moral. »

Protection fonctionnelle

À la séance suivante, le 28 septembre 2015, une délibération concernant l’obtention de la protection fonctionnelle (Ndlr : qui stipule que la mairie peut protéger un agent de la fonction publique, lorsqu’il est attaqué) pour Géry Liausu est inscrite à l’ordre du jour. « Je n’ai pas lâché le morceau, insiste Gaël Callonnec. Je leur ai dit que la mairie ne pouvait pas me faire grief car les procès sont publics et contradictoires. J’ai d’ailleurs assisté à l’une des séances, car je suis le conservatoire de près. » « C’était un vote d’appréciation, où on le nommait. J’ai juste cherché à motiver mon vote : il n’y a rien de scandaleux ! », se défend Gaël Callonnec. Des propos qui n’ont pas été au goût de Géry Liausu, qui a donc attaqué en justice Gaël Callonnec pour diffamation. « Je pensais qu’il ne donnerait pas suite, avoue l’élu. Si j’avais su, j’aurais saisi la préfecture pour faire annuler la délibération. Tous les faits énoncés sont pourtant établis ! »

« Je compte gagner »

Mardi 10 janvier 2017, Gaël Callonnec est mis en examen et convoqué au tribunal de Versailles. « Dans cette affaire, il y a une commission rogatoire, donc un juge d’instruction en charge de l’affaire… de grande importance, cela va sans dire ! » Un procès, « aux frais du contribuable » selon lui, aura donc lieu. « Mais comme je compte gagner, je pense que ce sont les Conflanais qui risquent de payer pour cette petite plaisanterie ! » Pour assurer sa défense et corroborer ses dires, l’élu d’opposition doit récupérer des documents « qui sont en possession de la mairie. Je n’en ai eu que la moitié. Si je ne récupère pas les éléments à temps, j’ai l’intention de saisir la Cada » (Ndlr : Commission d’accès aux documents administratifs). Seul problème : le procès débute dans moins de deux mois, « ce qui est précisément le délai pour transmettre les documents nécessaires. » L’élu d’opposition n’hésite pas à accuser l’action de la municipalité « d’exorbitante. Cela ne relève pas le débat démocratique dans la commune ».

« Manipulation politique locale »

Pour Jean-Pierre Lacombe, cette affaire est «  une manœuvre politique totale. D’une part, il s’agissait d’une question inscrite à l’ordre du jour. Le maire propose un candidat, or le vote et nécessairement le débat portaient sur le choix. Il est normal que l’on puisse motiver notre vote ». Avant de poursuivre : «  C’est à partir d’un débat légitime et légal qu’on arrive à une dérive totale. On utilise un incident mineur pour, au final, arriver à une action en justice qui prend des proportions énormes ». Ils mettent également en cause « l’acharnement du maire. Ils ont saisi l’occasion pour essayer de faire taire une opposition qui les gêne. Il y a attaque à la libre parole d’un groupe d’opposition, au sein même d’un conseil municipal. Or, nous ne sommes pas là pour dire la messe ! »

Contacté, Géry Liausu n’a pas souhaité répondre à nos questions. Même silence du côté de la municipalité, qui évoque « une affaire privée ».


Viewing all articles
Browse latest Browse all 19744

Trending Articles