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- À l’entrée de la rue Adrien-Lemoine, un panneau indiquant l’interdiction de la route aux
véhicules de plus de 3,5 t est installé mais pas toujours respecté. –
Le panneau interdisant le passage des camions de plus de 3,5 tonnes est bien visible à l’entrée de la rue Adrien-Lemoine. Et pourtant, quotidiennement, des poids-lourds bravent cet interdit. « Tous les jours, nous voyons des chauffeurs routiers prendre cette
route », s’indigne Yvan Molinier, un habitant. Une rue qui se termine en impasse, ce qui implique que les camions redescendent par le même chemin. Un passage obligé pour rejoindre le haut du village, où de nombreuses constructions sont en cours.
Des vibrations dans la maison
« Quand les camions passent, je ressens des vibrations dans ma maison. J’ai deux étages, même au deuxième, elles se font sentir », explique Fanette, résidant dans une maison troglodyte depuis 2012. La jeune femme va plus loin : « J’ai vraiment peur pour ma maison ». Une inquiétude partagée par les autres habitants de la rue Adrien-Lemoine. « Nous craignons une fragilisation des fondations et de ce fait des éboulements », souligne Yvan Molinier. Les habitants insistent sur le fait « que les maisons sont construites sur de la roche », et qu’elles nécessitent une préservation particulière.
Des passages jour et nuit
Les plaintes des riverains concernent principalement les passages de jour. Mais depuis quelque temps, ils remarquent aussi que les camions roulent de nuit. « Nous sommes moins vigilants, c’est plus facile pour eux. » Jean-François Doucet, membre de l’association Hermitage-Pissarro et habitant du village rappelle : « cette route a été creusée en 1876 pour désenclaver le quartier et pour que des charrettes, tirées par des ânes puissent passer, pas pour des voitures ». Un détail de poids non négligeable pour l’habitant. « C’était pour un monde rural, pas urbain comme aujourd’hui. »
La mairie interpellée
Excédés les riverains ont interpellé la mairie à plusieurs reprises. « Nous avons une écoute et une prise en charge de notre demande, mais jusqu’à maintenant l’arrêté interdisant le passage des camions, mis en place en 2010 par le maire, n’est pas respecté par ce dernier », souligne Yvan Molinier.
Déterminés à ne pas céder, ils vont envoyer un nouveau courrier à Philippe Houillon, député-maire de Pontoise. « La mairie nous a déjà conseillé de prendre des photos et d’aller les déposer au commissariat pour qu’il y ait une enquête, mais ce n’est pas à nous de jouer le rôle des forces de l’ordre », s’énervent les deux riverains.
Élodie TAILLADE
Sécurité : la vidéoverbalisation pour sanctionner les camions
Compréhensif et réceptif aux inquiétudes des habitants du quartier de l’Hermitage, Philippe Houillon, député-maire (Lr) de Pontoise a promis d’agir. « Je comprends parfaitement que les habitants resentent des inquiétudes. » Comme évoqué dans notre édition du 21 décembre, Pontoise va étendre la vidéoverbalisation. Philippe Houillon a annoncé son arrivée dans le quartier de l’Hermitage. « Nous allons poster des caméras à l’entrée de la rue Adrien-Lemoine, et les camions bravant l’interdit seront automatiquement sanctionnés. » Une solution « plus efficace » et réalisable que de « poster deux policiers en haut et en bas de la route », comme le demandent les habitants. « C’est impossible », répond le maire. Les riverains avaient demandé la fermeture de la route. « Là encore ce n’est pas raisonnable, répond Philippe Houillon. Il faut penser aux pompiers, aux éboueurs et aux livraisons personnelles. » Pour remédier au passage récurrent par cette route, la mairie est en négociation avec la commune d’Ennery : « Nous tentons de trouver une solution pour ouvrir une route qui arriverait directement en haut du quartier et ainsi réduirait le passage rue Adrien-Lemoine ». Une proposition saluée par les résidents.