Cinq dos nus en couverture du calendrier et un message : “faut-il se mettre à nu pour que vous vous intéressiez à nous ?”. Une photo éloignée du monde hospitalier et pourtant c’est bien le calendrier des infirmières de l’hôpital René-Dubos de Pontoise. Ne vous attendez toutefois pas à des photos dénudées chaque mois. Des clichés bien précis ont été sélectionnés pour dénoncer leur quotidien, qui se dégrade.
Refléter leur quotidien
“Nous souhaitons interpeller la population sur nos conditions de travail”, explique une des infirmières à l’origine du projet. Mises sous pression par la direction de l’établissement, les modèles en herbe, issues du même service, ont souhaité rester anonymes. Pour cela, elle et dix de ses collègues se sont mises en scène. “Pour interpeller les gens il fallait des images et des phrases choc.” Et chaque mois à son message. En février, elles dénoncent les transmissions non-rémunérées; en avril, une perfusion reliée à une cafetière accompagne le célèbre “What Else”; en juillet, un patient ausculté avec un stéthoscope … pour enfant et un message clair : “Jusqu’où iront les restrictions budgétaires ? “. Celui qui pourra faire sourire : au mois de mai, une bouteille de vin de Touraine, en hommage à la ministre des Affaires sociales et de la santé.
S’opposer au projet d’Alexandre Aubert
L’idée du calendrier n’est pas anodine. “Nous ne parlons pas assez de la situation dans les services avec la restructuration en cours”. Depuis l’arrivée de nouveau directeur de l’hôpital, en mai dernier, sa politique ne les satisfait pas et les agents sont souvent descendus dans la rue. L’infirmière souligne aussi “Nous sommes sous tension depuis des mois, les patients le ressentent.”
En quelques jours, le calendrier a séduit. Plus de 250 exemplaires se sont écoulés et des commandes ont été passées jusque dans le sud de la France !
Elodie TAILLADE
Calendrier vendu au prix minimum de 5 euros sur le Facebook “UNSA santé sociaux du centre hospitalier René-Dubos.