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Bras de fer entre l’hôpital de Pontoise et le collectif H

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Dans le salon qu'ils ont aménagé, Florian et Mélaine sont déterminés à y rester.  -
Dans le salon qu'ils ont aménagé, Florian et Mélaine sont déterminés à y rester. -

Ils ne se revendiquent pas comme des squatteurs. Depuis le 16 septembre, le collectif H, composé d’étudiants en arts à Cergy, a investi illégalement l’ancien couvent, rue des Maréchaux, appartenant au centre hospitalier René-Dubos de Pontoise. Ce dernier a entamé une action en justice contre le collectif pour qu’ils quittent les lieux.

Inoccupé depuis 2010

Construite dans les années 1900, la bâtisse de 1 300 m2 a abrité des religieuses jusqu’en 1970. La même année, l’établissement est vendu au centre hospitalier René-Dubos de Pontoise, qui le transforme en annexe psychiatrique. Victime d’un violent incendie en 2010, le bâtiment est muré et inoccupé. À la recherche d’un endroit pour se loger, les jeunes étudiants du collectif H repèrent les lieux et décident d’y poser leurs valises. « Nous avons peu de revenu. Nous avons fait le tour des agences immobilières et des particuliers pour trouver un endroit où nous pourrions vivre en colocation, mais notre situation précaire a été
un frein »
, expliquent Mélaine Loison et Florian Della-Cortiglia. « Nous sommes une dizaine à dormir, mais dans la journée, il y a du passage. Nous accueillons tout le monde », explique Baptiste Delugeau.

Remis en état

Pour vivre « dans des conditions décentes et sans risque pour leur sécurité », le collectif a retapé les 780 m2 habitables avec leurs deniers personnels. Ils ont commencé par enlever toutes les traces de moisi, repeint les murs, bricolé pour avoir l’eau et l’électricité et aménagé les trois étages. « Chacun a son espace de vie », soulignent les deux amis. Espace cuisine et salon au rez-de-chaussée, ateliers au premier, pour laisser libre cours à l’expression artistique de chacun, et chambres et salle de bain au deuxième étage.

Une vie sur un mode alternatif, où chacun contribue à la vie en communauté. « Nous avons un poulailler, un potager, un verger, et nous nous organisons pour aller faire les courses », souligne Mélaine. Pour subvenir à leurs besoins, les étudiants travaillent en parallèle de leurs études.

Et la sécurité ?

Même si le collectif H assure être en sécurité, le discours n’est pas le même du côté de la direction du centre hospitalier. « La bâtisse n’est pas aux normes. Selon les termes juridiques, elle est en péril grave et imminent avec un risque d’effondrement et l’absence de tout système d’incendie ». Pour appuyer son propos, l’hôpital explique que «  lorsque la préfecture recherchait des lieux d’accueil pour les réfugiés, la bâtisse a été visitée. Mais elle n’a pas été retenue car elle était jugée trop dangereuse. »

L’affaire sera jugée le 15 décembre au tribunal de Pontoise. Le juge pourrait obliger les étudiants à quitter les lieux en pleine trêve hivernale. De son côté, le collectif espère pouvoir rester et monter une association.

Élodie TAILLADE


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