Ce n’est désormais plus un tabou ni une hypothèse de travail, mais bien une réalité à l’horizon 2018.
Après avoir toujours refusé de se doter d’une police municipale, la mairie communiste compte avoir recours à ce dispositif. Le maire, Dominique Lesparre (Pcf), vient de l’annoncer. Un choix opéré après une vaste étude d’opinion.
Sur 2024 questionnaires renvoyés, sur les solutions pour améliorer la sécurité, 31 % plaident pour renforcer la police nationale, 25 % la vidéosurveillance, 19 % la création d’une police municipale. Dominique Lesparre note (ce n’est pas vraiment une surprise) que c’est devenu « leur première préoccupation ».
Toute une réflexion sera menée en 2017
S’il estime encore, comme il l’a toujours pensé, que la sécurité « relève de l’État et donc de la police nationale », l’édile constate aussi que le commissariat pour lequel il s’est battu est devenu « une coquille vide », avec aujourd’hui seulement cinq policiers, contre 80 il y a dix ans. « Les policiers interviennent sur les trafics par exemple, mais ne sont plus présents dans la ville ». Tout est concentré au commissariat d’Argenteuil. Choix d’organisation fait par la direction départementale de la sécurité publique.
Et puis plaide l’élu, « le contexte a radicalement changé avec les attentats. La police nationale n’assure plus nombre de ses missions : enlèvement des épaves automobiles, dépôt sauvage, incivilités de toutes natures, sécurité routière ».
S’il continue de penser que la police municipale « ne peut pas remplacer la police nationale », le maire va mener toute une réflexion en 2017, en auditionnant experts, maires, etc, pour fixer les missions de la Pm.
Une avancée dont se félicite Nessrine Menhaouara (Ps), adjointe en charge de la tranquillité des espaces publics, conseillère départementale et présidente des élus socialistes, qui rappelle qu’« il y a un an, je prenais publiquement position pour que notre commune ne soit pas la dernière grande ville du Val-d’Oise à se doter d’une police municipale.»
Dominique Lesparre avait peu apprécié cette démarche jugée opportuniste, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis et avait recadré son adjointe.
Mais cela n’empêche guère Nessrine Menhaouara de continuer à s’exprimer. Elle estime aujourd’hui qu’il s’agit-là « d’un premier pas » et entend rester « extrêmement vigilante », à ce que cela aboutisse à un plan d’ensemble de prévention et de sécurité et que la future Pm soit dotée d’un équipement « adapté ».