Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 19744

L’État au secours de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt

$
0
0

Plaine de Pierrelaye-Bessancourt : un nouveau jour se lève sur le projet de forêt ? Les élus ne cachent pas que le processus sera encore long...
Plaine de Pierrelaye-Bessancourt : un nouveau jour se lève sur le projet de forêt ? Les élus ne cachent pas que le processus sera encore long...

L’État au secours de la plaine de Pierrelaye et de son projet de forêt !

Les élus signeront bientôt avec le préfet du Val-d’Oise le Contrat d’intérêt national (Cin) Aux franges de la forêt de Pierrelaye.

Pas de crédits de l’État dans le Contrat

Objectif, booster les projets annoncés il y a quelques années, grâce à « une bonne coordination» entre tous les acteurs, selon Bernard Tailly, président du Syndicat mixte d’aménagement de la Plaine de Pierrelaye (Smapp), maire (Divers droite) de Frépillon et vice-président de l’agglomération Val Parisis, chargé du suivi et de l’aménagement de la plaine. Mais précise-t-il, il n’y aura « pas de crédits à la clé »…

Pollution aux métaux lourds

« L’État veut montrer qu’il est impulsif et qu’il avance sur le Grand Paris », estime Alain Richard, sénateur-maire (Ps) de Saint-Ouen-l’Aumône. La plaine fait partie d’une quinzaine de sites retenus comme « à fort potentiel » par le gouvernement, lors du dernier comité interministériel du Grand Paris.

La plaine de Pierrelaye-Bessancourt, ce sont 2 000 hectares de terres agricoles et de petits bois, un « maillon de la ceinture verte régionale ». L’activité maraîchère y est interdite depuis 1999, après la découverte de terres polluées aux métaux lourds, suite à un siècle d’épandage des eaux usées de la Ville de Paris.

C’est en 2011 que le gouvernement a annoncé, dans le cadre du Grand Paris, qu’il y aura là une forêt de plus de 1000 hectares, pour pérenniser ce territoire fragile, confronté au risque de l’urbanisation et au développement de l’habitat nomade.

Il y a aussi les dépôts sauvages. Un vrai tonneau des Danaïdes qui désespère les riverains, les promeneurs et face auquel les élus sont démunis. Les villes paient régulèrement le nettoyage. Michel Vallade, maire (Pcf) de Pierrelaye, parlait récemment d’un territoire « incontrôlable » : « les infractions sont rarement sanctionnées ».

Le Contrat, ce n’est pas qu’une forêt, dont les élus se refusent à pronostiquer la date des premières plantations d’arbres, promises en 2017 quand le projet a été annoncé. Il prévoit aussi la réalisation de 9 200 logements et des zones d’activité, à l’horizon 2030, aux franges de la future forêt, à Bessancourt, Herblay, Saint-Ouen-l’Aumône, Montigny, Pierrelaye, Méry…

2 500 propriétaires !

Aménager une forêt de plus de 1 000 hectares, pas si simple. Ce serait dit-on une première en France depuis trois siècles. À titre de comparaison, la forêt domaniale de Montmorency fait environ 2 000 hectares.

Car la plaine, ce sont « 6000 parcelles et 2 500 propriétaires », rappelle le président du Smapp. Propriétaires privés, terrains appartenant à Grand Paris aménagement (ex-Aftrp), à l’Agence des espaces verts, etc. « On termine la phase d’évaluation environnementale en vue de boucler le dossier de Déclaration d’utilité publique, prévu au 2e trimestre 2017, poursuit Bernard Tailly. J’espère qu’on arrivera à acquérir à l’amiable assez de surface pour commencer.»

80 millions d’euros

Le projet de forêt est évalué à 80 millions d’euros. Le Syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), jugé responsable de la pollution, en financera « une grande partie. Ce n’est pas signé mais verbal. On discute encore », confie Bernard Tailly.

La question des gens du voyage à régler

Entre 1 300 et 1 600 caravanes stationnent en permanence sur la plaine. L’an dernier, le maire (Pcf) de Pierrelaye, Michel Vallade, dénonçait les aménagements sauvages sur la plaine, sur des terrains certes acquis légalement mais aménagés en dépit des règles du code de l’urbanisme, qui y interdit les constructions. La loi donne désormais aux élus, grâce au droit de préemption inscrit au code rural, la possiblité de bloquer ces transactions.

Mais malgré les aires d’accueil de gens du voyage réalisées par les collectivités locales, pour respecter la loi Besson du 5 juillet sur l’habitat des gens du voyage (une aire pour chaque ville d’au moins 5 000 habitants) le problème demeure. « Ce Contrat d’intérêt national doit permettre la relocalisation des 1 300 caravanes du secteur, qui deviennent difficilement contrôlables. Tous les maires concernés conviennent qu’on ne peut pas toutes les garder. On est dans un contexte d’implantation assez problématique pour la forêt », explique le sénateur-maire (Ps) de Saint-Ouen-l’Aumône, Alain Richard.

Bernard Tailly préfère ne faire aucun commentaire sur ce sujet. Alors qu’un nouveau schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage est en discussion en préfecture, le Cin compte mettre en oeuvre – comme à Herblay il y a quelques années -, des maîtrises d’oeuvre urbaine et sociale (Mous). Cela permettra aux gens du voyage sédentarisés de se réinstaller ailleurs. Un groupe de suivi sera piloté par la direction des collectivités locales et des affaires juridiques, pour apporter un soutien aux communes. L’État octroiera 50 000 euros par an sur quatre ans, en cofinancement avec les collectivités.

Daniel CHOLLET (avec Jérôme CAVARETTA).



Viewing all articles
Browse latest Browse all 19744

Trending Articles