Huit salles de cinéma, un pôle culturel et de loisirs, des restaurants traditionnels, des commerces, des logements, 900 places de stationnement… On y est, le projet de privatisation de l’île Héloïse a été voté lors du conseil municipal, mardi 11 octobre.
La salle des fêtes du boulevard Héloïse n’a plus que quelques années devant elle, en l’état en tout cas. En 2019, elle accueillera les cinéphiles de la région et sera entourée de commerces et d’un pôle loisirs. Ce lifting de l’île adopté, à 41 voix sur 55, a été évalué à 7,5 millions d’euros.
7,5 millions d’euros
La municipalité souhaite ainsi apporter une nouvelle offre culturelle aux Argenteuillais et leurs voisins pour freiner l’évasion commerciale. « Argenteuil est privée d’un pôle de loisirs et cinématographique digne de ce nom. Elle avait dix salles il y a 20 ans avec les cinémas Alpha et Gamma », rappelle le maire (Lr) Georges Mothron, lors du conseil municipal.
Si le projet Fiminco, pensé sous le mandat de Roger Ouvrard au début des années 2000, se précise après des mois de polémiques, ce jour était à marquer d’une pierre blanche. En effet, la municipalité a précisé ses intentions face à une opposition taquine mais avec qui le dialogue s’est, cette fois-ci, montré possible.
Les bords de Seine investis
Le projet a été voté mais l’emplacement de ce mégaplexe comme certains l’appellent, pose toujours problème. L’élue d’opposition Marie-José Cayzac (Mouvement des Progressistes), à l’initiative du comité de défense de la salle Jean-Vilar, a notamment dénoncé la privatisation d’un « espace aéré et vert » au profit d’un « bloc bétonné » et a fait part de ses inquiétudes quant à l’avenir des associations qui devront être délogées lors de la transformation de l’île Héloïse.
Face à cette double inquiétude, le maire s’est voulu rassurant : « Un maximum d’arbres présents sur site seront préservés. Pour les associations, une solution temporaire est à l’étude pour pallier le manque de salles pendant le chantier », sans pour autant apporter de plans du projet, annonçant simplement qu’il serait présenté par le promoteur le 13 décembre, en conseil municipal.
Si les meilleurs ennemis de la ville ne se sont pas encore serré la main, Georges Mothron a déclaré, lors du conseil, apprécier la « main tendue » par Philippe Doucet pour réfléchir ensemble à la réalisation de ce projet d’envergure. La paix serait-elle en passe d’être signée entre l’ancien et le nouveau maire à travers ce dossier ? Affaire à suivre.
Axelle BICHON