![Lionel Foissac, nouveau président du syndicat des concessionnaires automobiles, fait le point sur le secteur.]()
Lionel Foissac, nouveau président du syndicat des concessionnaires automobiles, fait le point sur le secteur. (©Christophe Cozette)
Lionel Foissac, directeur général de Nippon Automoto et du Comptoir d’Importation Automobiles (soit quatre marques : Toyota, Volkswagen-Audi, Suzuki et Faw, une nouvelle marque chinoise), est depuis peu, président du SPCA, le syndicat polynésien des concessionnaires automobiles, pour un mandat deux ans, renouvelable. Il succède à Gilles Bonvarlet du groupe Sodiva, qui nous avait dressé le bilan du marché de l’automobile 2018, en début d’année dernière, une année qui avait vu la poussée des voitures chinoises et des véhicules propres. Avec 38 ans au service du marché automobile au compteur et fervent partisan d’un lieu de loisirs consacré aux véhicules, Lionel Foissac nous confirme cette tendance du secteur, pour 2019.
Combien de véhicules ont été vendus en 2019 ?
On a fait un peu mieux avec 7 600 véhicules vendus, soit environ 3 % de plus qu’en 2018. Cela reste une année confortable en revanche, il y a une répartie au niveau des marques et des modèles qui a beaucoup évolué. Autant le volume est resté similaire, autant le volume de chaque marque a évolué avec notamment les véhicules chinois. Ce n’est pas le record qui est de 8 200 véhicules vendus, en une année.
Les marques chinoises représentaient 8,3 % en 2018…
Elles sont passées à plus de 12 %. Avec des marques supplémentaires, arrivées en 2019.
Quel autre changement ?
Il y a également les véhicules dits propres qui progressent, hybrides ou électriques. On est à 13-14 % environ (11 % en 2018, NDLR), mais tout cela fait évoluer le marché dans un sens différent de celui qu’on a connu par le passé.
Les pick-up et les SUV ont toujours la cote ?
Oui, bien sûr. Le SUV compact conserve sa part de marché (23 % en 2018), celle du pick-up a tendance à diminuer légèrement, mais les bases restent les mêmes.
Votre prédécesseur, Gilles Bonvarlet, voyait, en 2019, d’un bon œil les mesures gouvernementales en faveur du marché de l’automobile. Sont-elles maintenues ?
Grâce aux mesures que le gouvernement a prises il y a maintenant trois ans, on a pu faire renaître le marché de l’automobile favorablement car nous étions dans un état assez catastrophique il y a quelques années. En effet, le gouvernement a reconduit une partie de ces mesures en l’occurrence, l’exonération de la taxe de mise en circulation pour les pick-up dans les îles, l’exonération sur les véhicules hybrides et électriques, l’exonération de la taxe d’entrée sur les véhicules de moins de 4CV. Seule la prime à l’environnement n’a pas été renouvelée. Logiquement, tout cela devrait être maintenu en 2020.
Pourrait-on imaginer de nouvelles mesures ?
Ce système a eu le mérite de rebooster le secteur de l’automobile. C’est important, cela permet de faire vivre les concessionnaires et les importateurs de façon normale, avec l’emploi que cela entraîne. Cela a permis de réembaucher. C’est un bon point. En matière automobile, on n’a pas à envier à quiconque grandchose. On a toutes les dernières technologies, on a quasiment 50 marques automobiles, c’est trop mais on les a. Il suffit juste que l’économie fonctionne et cela sera parfait.
Dans le classement 2018, on avait la Dacia Duster, numéro 1 des ventes…
En 2019, c’est Toyota qui est en tête des ventes des marques, tous modèles confondus, comme en 2018. Nous avons 300 véhicules de plus que le second Kia et en troisième position, c’est
Peugeot.
Cela vous conforte dans la gamme tout hybride de Toyota…
Exactement, la marque est numéro 1 grâce à l’apport de l’hybride.
La crise du coronavirus venue de Chine perturbe le business dans votre secteur ?
Cela peut, oui. Cela a déjà eu un impact, on a des bateaux qui venaient de Chine qui n’ont pas embarqué nos véhicules car les bateaux ne se sont plus arrêtés dans les ports chinois et de ce fait, on a déjà un mois de décalage dans nos commandes. Sur les autres marques, cela n’a pas
d’incidence pour le moment.
Parlez-nous du SPCA. Ce syndicat semble efficace et uni, n’est-ce pas ?
Le syndicat est très important pour nous, c’est un lieu où l’on peut échanger entre importateurs et où l’on essaie de gérer au mieux notre profession. On tente de trouver des compromis acceptables pour que tous les importateurs aient accès au marché de façon équitable. Quand il y a un souci ou un problème, c’est le syndicat qui peut en référer en plus haut lieu.
Vous sollicite-t-on pour des sujets annexes à l’automobile, comme la construction de routes, par exemple ?
On est quelques fois sollicité par le gouvernement pour des questions relatives à l’environnement, la circulation et à l’automobile, évidemment.
Le marché de l’emploi dans le secteur s’élève à 800-900 emplois, n’est-ce pas ?
Oui, ce sont les emplois directs, au niveau des importateurs.
Le marché de l’occasion est toujours un peu en berne ?
Le marché de l’occasion a souffert de la prime à l’environnement. Mais aujourd’hui, du fait que
cette mesure n’a pas été renouvelée, il reprend du poil de la bête. Cela va se régulariser, il va y avoir un rééquilibrage entre le neuf e t l ’ occasion qui va s’opérer.
Il y a encore beaucoup de personnes qui importent des véhicules, des États-Unis, par exemple ?
Non, c’est anecdotique. C’est compliqué d’importer une marque, d’assurer le service après-vente et il faut réussir à avoir des prix qui tiennent la route. Il n’y a pas de marché parallèle important qui nous pose souci. Il y a des résidents ou des fonctionnaires qui reviennent avec leurs véhicules, mais ce n’est pas pour faire du business.
Le salon de l’auto reste le moment fort pour les ventes ?
C’est le rendez-vous de l’automobile. Cela correspond, sur septembre-octobre, à
20 % des ventes annuelles. Le salon de Raiatea se tiendra lui, du 21 au 25 avril.
Propos recueillis par Christophe Cozette