
La Rosa gallica, cultivée à la roseraie de Provins, pourrait bientôt être replantée en Irak (©CH/RSM77)
C’est un beau projet au caractère tout aussi symbolique qu’économique. Samedi 28 septembre 2019, à l’occasion des 901 ans de l’abbaye de Preuilly à Égligny, Olivier Lavenka, maire de Provins, et Mgr Najeeb Michaeel, archevêque de la ville irakienne de Mossoul, ont signé une lettre d’intention portant sur un projet de replantation de pieds de rosiers dans la plaine de Ninive.
Cette région, située au nord de l’Irak, est habitée par une importante communauté de chrétiens d’Orient et de Yézidis, durement persécutés par le groupe terroriste Daesh en 2014-2015 :
Ils ont été victimes d’exactions, d’esclavage, de viols, liste le premier édile de la cité médiévale. Mais ce drame a aussi eu des conséquences économiques concrètes sur une partie de la plaine de Ninive, notamment sur la commune de Karamlech, dans laquelle il y a une culture ancestrale de la Rosa gallica, celle que nous cultivons à Provins. »
« Créer de la valeur sur le territoire »
Ramenée à Provins – selon la légende – en 1240 par Thibaut IV de Champagne à son retour de Croisade, la Gallica constitue la rose souche des roses européennes contemporaines. Elle est notamment connue pour ses propriétés médicinales et alimentaires.
« L’enjeu, c’est de replanter et de monter un projet à vocation économique pour créer de la valeur sur le territoire, précise Olivier Lavenka. Voire, le cas échéant, quand les rosiers seront replantés, pouvoir les cultiver et les récolter afin d’en faire des produits dérivés. »
Dans cette optique, la Roseraie de Provins sera associée au projet. Elle apportera son expertise sur la partie replantation, mais aussi développement :
L’idée c’est de faire revivre cette fleur historique dans une région du monde qui cultive la rose depuis des siècles, confie Bruno Clergeot, le propriétaire des lieux. Il y a eu la Gallica, connue depuis l’antiquité, mais aussi la Damascena, plus fournie en pétales et en matière et utilisée dans la cuisine et dans l’industrie du parfum. »
La structure provinoise, créée en 2008, pourrait ainsi octroyer des plants de roses et aider sur place à la formation et à la transformation de la rose. » Symboliquement, c’est un beau projet, et ce sera aussi l’occasion d’accroître le rayonnement touristique de la ville de Provins, conclut Olivier Lavenka. La prochaine étape ? Un déplacement sur place, dès que les conditions de sécurité le permettront. »