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Usine de biogaz aux portes du Pnr : la pression monte

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Le projet d’installation d’une unité de méthanisation à Ivry-le-temple (Oise), à quelques kilomètres du Pnr du Vexin français, à l’étude par la préfecture de l’Oise, fait l’objet de contestations particulièrement véhémentes de la part de nombreux opposants. (Photo Bigadan)
Le projet d’installation d’une unité de méthanisation à Ivry-le-temple (Oise), à quelques kilomètres du Pnr du Vexin français, à l’étude par la préfecture de l’Oise, fait l’objet de contestations particulièrement véhémentes de la part de nombreux opposants. (Photo Bigadan)
Le budget prévisionnel de 4 millions d’euros pourrait être subventionné de 40 à 70%... pour seulement trois créations d’emplois. (Phot Flickr CC)
Le budget prévisionnel de 4 millions d’euros pourrait être subventionné de 40 à 70%... pour seulement trois créations d’emplois. (Phot Flickr CC)

Samedi 30 avril, à 11h, une chaîne humaine a été organisée à Ivry-le-Temple, commune vexinoise de l’Oise située à quelques kilomètres du Val-d’Oise, afin de protester contre l’implantation d’une usine de méthanisation. La méthanisation est un système biologique naturel transformant de la matière organique en biogaz, par fomentation grossièrement. Le projet avait été présenté lors d’une réunion publique, le 20 avril dernier, en présence d’un délégué de la préfecture de l’Oise, d’un commissaire enquêteur, du président de la communauté des Sablons et du directeur de la société Biometa. Un peu plus de 300 personnes, quasi unanimement opposées au projet (sachant qu’Yvry-le-Temple compte environ 700 habitants) étaient présentes.

Projet surdimensionné

Selon la société Biometa, instigatrice du projet, l’installation de méthanisation permettre à terme de produire au minimum 1 250 000 m3 de biogaz par an, ce qui permettra de limiter les rejets atmosphériques des énergies fossiles conventionnelles d’un équivalent de 1 062 tonnes de pétrole, 1 387 500 litres d’essence, 1 175 000 m3 de gaz naturel ou encore 1 625 000 kh de charbon.

Risques d’explosion ?

«Ce projet, fortement controversé, prévoit une puissance surdimensionnée de 8GwH ! Le Vexin et son parc régional seront forcément impactés par l’implantation de cette usine, tout comme les apiculteurs de la région. Les communes limitrophes du Val-d’Oise risquent d’être pollués par les odeurs et quid des cours d’eaux et des risques d’explosions ?», s’inquiète Maryse Joseph, une habitante de la communauté d’Ivry-le-Temple. Autres préoccupations des riverains : l’emplacement choisi : la plaine dorée, «un lieu resté jusqu’ici intact et proche des châteaux d’Henonville et de Mariveaux, de bois et de sources», insiste Maryse Joseph.

Communication opaque

Outre leurs inquiétudes, c’est la manière dont l’information a vraisemblablement été volontairement cachée aux habitants, que les opposants au projet dénoncent. «Mis à part Joël Vasquez, le maire d’Amblainville, aucun élu des dix communes consultées, n’a fait vite quoique ce soit sur le sujet ! Certains édiles, comme Christian Neveu, le maire de Villeneuve-Les-Sablon, qui a fait part de son avis au préfet de l’Oise, sont clairement contre cette implantation», note Claude Lafontan, le vice-président de l’association Les Amis du château d’Henonville. Premier témoin de cette communication municipale effectivement opaque, le commissaire-enquêteur, qui a demandé lui-même à organiser plusieurs réunions publiques en constatant la véhémence et le nombre des demandeurs d’informations sur le sujet. «Nous étions 70 dans son bureau. Il a clairement pris peur devant une telle révolte», s’amuse Claude Lafontan. Marc Giroud, le président (Dvd) du Parc naturel régional (Pnr) du Vexin français, n’était, en effet, même pas au courant du projet.

Seulement trois emplois

«Si ce dernier est validé par le préfet de l’Oise, il y aura des subventions, pour l’entreprise Biometa, à hauteur de 40 à 70% sur un budget prévisionnel de 4 millions d’euros. Elle sera exonérée de taxe foncière, car située en zone agricole. Le tout, pour seulement trois embauches, le gaz n’étant même pas pour Ivry-le-Temple, mais pour les bus d’Amblainville, sans parler de l’effet destructeur d’emplois pour tout le secteur des chambres d’hôtes, hôtellerie, camping, loisirs qui était en plein développement dans la région», conclut Maryse Joseph.
Joseph CANU


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