«Il ne faut jamais faire de la politique en fonction des sondages.» Au plus bas dans les enquêtes d’opinion à propos de la primaire de la droite et du centre, qui sera organisée les 20 et 27 novembre, Jean-François Copé était l’invité de Philippe Rouleau, maire (LR) d’Herblay, vice-président du Conseil départemental et de l’agglomération Val Parisis, mercredi 13 avril. Le député-maire (LR) de Meaux, face à plus de deux cents personnes, a parlé pendant une heure, avant de répondre aux questions.
Dans le gymnase des Beauregards, un Sarkozyste l’a titillé en l’interrogeant sur un extrait d’un de ses livres. Copé ne s’est pas démonté et s’est défendu de vouloir torpiller la candidature de Sarkozy en se présentant à la primaire.
«En 2007, on m’a mis dehors. En 2012, je l’ai soutenu à fond. Il n’y avait ni Fillon ni Juppé ni les autres. J’ai des divergences de fond mais aussi des points communs avec Nicolas. Je sais bien que certains sont déchirés, à la fois Copéistes et Sarkozystes».
Philippe Rouleau, d’ailleurs, militait pour le retour de Nicolas Sarkozy. «J’ai changé d’avis, dit-il. Je ne suis pas le seul. Stéphanie von Euw aussi (Ndlr, elle soutient Bruno Le Maire). Nicolas Sarkozy a été un très bon président. Je l’aurais soutenu, mais Jean-François Copé se présente à la primaire. Pour moi qui l’ai connu comme président de l’UMP, il incarne le renouveau. Il est maire. J’apprécie sa franchise, il parle des vrais problèmes des gens».
«Le risque d’un basculement vers l’extrémisme en 2022»
Partisan d’une «droite décomplexée», Jean-François Copé estime que «si le redressement ne s’opère pas en 2017, il y a le risque d’un basculement vers l’extrémisme en 2022».
L’ex-ministre du Budget veut appliquer à la France ce qu’il a fait à Meaux, «une petite France, avec son chômage, sa montée du communautarisme».
Partisan de réformes menées vite, il prône «une réduction de moitié du Code du travail, une immigration choisie, une ordonnance sur la laïcité quant à l’organisation du culte musulman, la suppression de l’aide médicale d’État, le rétablissement de l’apprentissage à 14 ans, qui offre un vrai métier».
Il supprimerait les rythmes scolaires («une folie», selon lui), mais ne reviendrait pas sur la loi Taubira instaurant le mariage pour tous, se disant hostile à la GPA (gestation pour autrui) et la PMA (Procréation médicalement assistée). Il se dit favorable au cumul de mandats député et maire.
La droite «décomplexée, ce n’est pas la droite extrémiste mais celle qui a des valeurs : travail, effort, autorité.» Il est revenu sur l’affaire Bygmalion. Mis en cause, il avait démissionné de la présidence de l’UMP. «J’ai été désigné coupable idéal, pour qu’au bout de dix-huit mois, on estime qu’aucun élément ne justifie ma mise en examen».
Bygmalion
L’élection controversée face à François Fillon à la tête de l’Ump en 2012 ? «Une affaire lamentable noyée par une image qui n’était pas la réalité». «Ça me touche Philippe que tu aies pris le temps de t’engager auprès de moi, malgré cette image, ces sondages si mauvais… C’est pas gagné je sais. Mais j’irai jusqu’au bout», a-t-il conclu.
Philippe Rouleau y croit: «Il n’est candidat que depuis deux mois. Les autres sont partis bien avant. François Hollande était à combien dans les sondages en 2011 ?» 3%, comme Jean-François Copé aujourd’hui.