On leur a remis officiellement les instruments, qui leur sont prêtés pendant trois ans.
Une trentaine de jeunes de Taverny participe au projet Démos. Le Dispositif d’éducation musical et orchestral à vocation sociale, piloté par la Philharmonie de Paris, vise à permettre à un jeune public, issu de quartiers défavorisés, d’apprendre la musique en formation orchestrale.
C’est un peu le même principe que la classe orchestre (un dispositif né au Vénézuela et importé en France, à Cergy, en 2000), que la municipalité a adopté il y a quelques mois avec des enfants de l’école René-Goscinny, dans le quartier des Sarments. Un projet monté en partenariat avec les enseignants, l’inspection académique et le conservatoire.
«Pratiquer un instrument, c’est fondateur», estime Florence Portelli, maire (Lr) et conseillère régionale, elle-même musicienne. L’idée, c’est à travers la musique, la découverte d’un univers auquel ces enfants n’avaient pas accès et leur ouvrir des perspectives meilleures en terme de réussite à l’école.
Un concept qui a fait ses preuves. Démos concerne cinq communes du Val-d’Oise : outre Taverny, il y a Ermont (toutes deux ont deux groupes de 15 élèves), Bessancourt, Franconville et Saint-Leu-la-Forêt. Sannois et Eaubonne se sont retiré du dispositif.
Deux groupes
À Taverny, deux groupes de quinze enfants de Ce2-Cm1, qui fréquentent le centre social Georges-Pompidou, dans le quartier Sainte-Honorine, vont apprendre le violon et l’alto d’une part, la flûte traversière, le hautbois, le basson, la trompette et le tuba d’autre part.
Les séances ont lieu deux fois par semaine à l’école Marcel-Pagnol, après les cours, avec un enseignant du conservatoire de musique de Taverny et des professeurs de la Philharmonie. Lundi 11 avril, des représentants du conservatoire, de la Philharmonie et de la mairie étaient présents pour la remise des instruments de musique aux enfants, dans l’école, en présence de nombreux parents.
«La musique, c’est magique !», a lancé une petite fille, tandis qu’une autre voit déjà la pratique d’un instrument comme «une passion».
«Passion»
Puis vient le moment de montrer comment on doit prendre soin de l’instrument. Céline fait une démonstration avec son violon, Abibatou avec sa flûte traversière.
Leurs gestes sont déjà maîtrisés. «C’est un gage de confiance, on vous prête ces instruments», a dit une réprésentante de la Philharmonie qui a invité les parents à participer en venant chanter lors des concerts. «Le basson est assez spécial», explique-t-elle.
D’autres petits conseils pratiques sont prodigués, comme se laver le mains ou la bouche avant de jouer.
On rassure aussi les parents : en cas d’accident, il y a une assurance. Et maintenant “y’a plus qu’à” travailler.
Les enfants se retouveront en concert quand ils seront prêts. Mardi 12 avril en fin de journée, ce sont quinze enfants de Saint-Leu-la-Forêt, fréquentant le centre socioculturel de la Maison de la Plaine qui ont reçu leurs trombones, clarinettes, euphonium et saxhorns.